Lamentable, consternant et irresponsable, voilà comment on peut décrire le sentiment de violence, qui est en train de gangrener le football en Algérie et le «pseudo-supporter» en particulier, même si au fond de chacun de nous, un dictionnaire d'adjectifs ne suffirait certainement pas à définir un vrai sens à ces actes d'incivilités caractérisées. De quoi s'interroger sur les résultats de la politique du huis clos prônée depuis des lustres par la LFP et qui, de l'avis de spécialistes, est insuffisante comparée à la gravité de certains actes. En effet, après Relizane, Béjaïa et Tébessa la semaine passée, la violence dans les stades s'est prolongée ce week-end. De violents affrontements ont éclaté, vendredi après-midi, au stade de l'Unité maghrébine de Béjaïa, puis aux alentours de l'enceinte sportive, avant de se propager dans les rues de la ville, après la défaite de la JSMB devant l'OMA (1-2) pour le compte de la 22e journée du championnat de Ligue 2. Les nouveaux sièges installés récemment ont été arrachés et utilisés comme projectiles, ce qui a contraint l'arbitre de la rencontre à arrêter à deux reprises le jeu, notamment après le deuxième but des visiteurs. Ce qui a suivi est tout aussi regrettable, puisque des scènes de violences et de saccage se poursuivaient dans plusieurs axes de la ville, ce qui a causé des dégâts importants et un bon nombre de blessés, notamment dans le camp du service d'ordre. Par ailleurs, à Jijel et au stade du Colonel Amirouche plus exactement, d'autres scènes de violence d'une extrême gravité ont été relevées. En effet, la rencontre entre le CR Village Moussa et l'USM Annaba, qui entre dans le cadre de la 20e journée du championnat amateur (Groupe Est), a failli tourner au drame. Des affrontements entre les supporters des deux équipes ont éclaté avant même le début de la rencontre, retardant de plus d'une demi-heure le début du match. Mais ce n'était là que le début d'un après-midi cauchemardesque. Menés au score, les Annabis, leaders de leur groupe, bénéficieront d'un penalty à la 74', ce qui a mis un terme définitivement à la partie après une bagarre générale entre joueurs des deux formations, suivie d'une agression sur l'arbitre de la rencontre. Nous apprenons, par ailleurs, que plusieurs joueurs de l'USMAn ont été blessés, après l'envahissement de terrain par une dizaine de supporters, alors que deux joueurs du CRVM ont été évacués à l'hôpital après une agression à l'arme blanche par un joueur remplaçant de l'USMAn. Or, la principale interrogation est de savoir comment un joueur d'Annaba était en possession d'un couteau au stade ? Ce qui s'est passé en tout cas à Jijel, ce vendredi, ne doit pas passer sous silence et les vidéos amateurs relayées dans les réseaux sociaux témoignent clairement de la gravité des actes. Par ailleurs, le stade communal Neïli-Ammar à Dréan a vécu une fin de match houleuse et des moments de grande tension avant le coup de sifflet final de l'arbitre de la rencontre ayant opposé le CRBD au Nedjm Bouchegouf, pensionnaires de la Régionale 2 et tous deux prétendants à l'accession. En effet, les visiteurs menaient au score par deux buts à un et, suite à une contre-attaque de l'équipe du CRBD, l'arbitre n'aurait pas sifflé un penalty en faveur des locaux. S'ensuivit alors une pagaille générale lorsque les fans du Chabab ont lancé des pierres sur le terrain, visant les joueurs de l'équipe adverse et en s'en prenant également aux fans du club visiteur. Les escarmouches se sont poursuivies aux alentours du stade où de nombreux véhicules ainsi que l'éclairage public ont été saccagés. Le plus grave, c'est que des blessés sont à déplorer parmi les passants. Le service d'ordre, dépassé dans un premier temps par la tournure des évènements, a repris le dessus avec l'arrivée des renforts dépêchés sur place. L'usage de gaz lacrymogène était inévitable pour disperser ces pseudo-supporters. Les affrontements se sont poursuivis jusqu'à la cité des 1.300 logements. Enfin, les alentours du stade ont été sécurisés et les joueurs de Bouchegouf ainsi que leurs supporters sont restés à l'intérieur du stade, en attendant que le calme revienne.