Elle a été assassinée un funeste 15 février 1995 à Tizi Ouzou La 5e édition du festival du théâtre universitaire féminin donnera son coup d'envoi à partir d'aujourd'hui pour se clôturer le 8 du même mois en hommage à une femme d'exception. Afin que les efforts menés par la militante Nabila Djahnine pour la cause féminine ne soient pas vains, la 5e édition du festival du théâtre universitaire féminin donnera son coup d'envoi à partir d'aujourd'hui pour se clôturer le 8 du même mois en hommage à une femme d'exception. Cette manifestation sera organisée par l'association rassemblement-actions- jeunesse (RAJ) en collaboration avec l'université Abderrahmane-Mira de Béjaïa. «Cet événement se veut un prolongement de ce pourquoi Nabila Djahnine a vigoureusement combattu sans relâche», a souligné le président du RAJ, Abdelouahab Fersaoui en marge d'une conférence de presse tenue à Alger. Expliquant le fait d'avoir choisi de rendre hommage à la mémoire de cette militante au parcours atypique, il rappellera que cette dernière a été assassinée à cause du travail qu'elle a accompli sur le terrain. «Elle a longtemps sillonné différentes régions du pays, la Kabylie en particulier, dans le but de sensibiliser les femmes sur leurs conditions et contribuer à leur émancipation», a-t-il précisé. En effet, le cheminement de Nabila Djahnine force le respect. Architecte et présidente de l'association «cri de femme», elle a été assassinée alors qu'elle n'avait que 30 ans, un funeste 15 février 1995 à Tizi Ouzou où elle a étudié. En militante engagée, elle dénonça franchement les violences faites aux femmes, mais également le Code de la famille qui diminue la femme en faisant d'elle une mineure à vie. Elle s'est érigée en farouche opposante contre les intégristes. Nabila Djahnine n'a jamais cessé au cours de sa jeune vie, de rassembler, d'organiser, et de mobiliser en particulier pour dénoncer le sort des femmes en Algérie. Elle a participé à la fondation d'un Syndicat national des étudiants algériens. Dans les années 80 elle aida à l'organisation des deuxièmes assises du mouvement culturel berbère (MCB). Par ailleurs les organisateurs de ce festival ont expliqué que le théâtre se trouve être un moyen d'expression pour la femme. Et pour cause, «la culture et l'art sont des moyens de libre expression, par lesquels des messages d'ordre sociétal peuvent être transmis», ont-ils indiqué. En ce qui concerne la femme et le théâtre, les intervenants ont insisté sur le fait que c'est là «l'occasion pour toutes de faire valoir leurs talents». Ils considèrent dans ce sens, que plus de la moitié de la population algérienne est constituée de femmes. C'est pourquoi «il est important de leur donner la parole afin qu'elles s'impliquent davantage dans la société». Et c'est ainsi que la mémoire de Nabila Djahnine sera honorée. L'un des organisateurs relèvera encore à ce titre que le combat mené par cette dernière doit se prolonger car «à nos jours la femme subit des violences et que sur le plan juridique il subsiste des insuffisances». Faisant un constat de l'évolution du théâtre en Algérie, il notera «un recul évident dans ce sens, c'est pour cela qu'il faut incessamment qu'il retrouve sa vraie place». D'autre part, les initiateurs de l'événement relèveront que le festival aura une dimension «maghrébine», car le but d'une telle manifestation est l'échange entre différents acteurs. Cela se confirmera par la présence de participants qui viendront d'Egypte, de Tunisie, de Libye et même de Belgique. Le coordinateur du comité RAJ de l'université de Béjaïa, Yazid Kellou, fait état de près de «300 participants», parmi lesquels figurent 33 troupes de théâtre venues des wilayas de Sétif, Constantine, Mila, Oum El Bouaghi, Laghouat ou encore Souk Ahras.