La quasi-totalité de la classe politique trouve dans la charte une réelle issue de sortie de crise. Par la voix de son premier responsable, Abdelaziz Belkhadem, le FLN exprime une grande satisfaction par rapport à l'avènement du référendum sur la charte pour la paix et la réconciliation nationale. Belkahdem qui qualifie de «louable initiative» la convocation du corps électoral pour le 29 septembre prochain, ne manque pas de rappeler que sa formation politique «a été parmi les premiers partis à avoir appelé à la concrétisation de la réconciliation nationale». le discours du chef de l'Etat constitue, à ce propos, l'aboutissement d'un effort consenti par les militants du FLN depuis la dernière élection présidentielle. Pour ce parti, en fait, la campagne d'explication et de sensibilisation avait déjà débuté il y a des mois et l'annonce par le chef de l'Etat de la date du référendum était très attendue. Le RND, autre parti de l'alliance également impliqué dans la démarche réconciliatrice, qualifie le discours du chef de l'Etat d'éminemment historique. «C'est un projet civilisationnel qui sortira définitivement le pays de sa crise et le mettra sur la voie du développement, lequel profitera aux couches les plus défavorisées», déclare le porte-parole du parti, qui affirme que sa formation entend «mobiliser l'ensemble de ses militants et oeuvrer de concert avec les autres formations politiques à la réussite du projet de Charte pour la paix et la réconciliation nationale», affirme son porte-parole, Miloud Chorfi. Autrement dit, le parti va mettre tout son poids dans la campagne référendaire. Cela dit, précise le porte-parole du RND, «nous avons lancé une précampagne durant tout l'été, signe que nous soutenons le projet du président de la République». Il annonce dans ce contexte, une réunion du bureau national du parti pour jeudi prochain. M.Chorfi révèle que la rencontre traitera exclusivement de la charte pour la paix et la réconciliation nationale. Il en sortira, affirme notre interlocuteur, un programme de campagne qui impliquera l'ensemble des cadres du parti qui auront à sillonner le pays dans le cadre de la sensibilisation de la société. Pour sa part, M.Abderezak Mokri, membre dirigeant du Mouvement de la Société pour la Paix (MSP), a indiqué que «le Président Bouteflika a précisé dans son discours certains contours de la réconciliation nationale qui demeuraient jusque-là imprécis». «Ce qui a été annoncé par le Président Bouteflika correspond aux thèses du MSP, qui oeuvre à la concrétisation de la réconciliation nationale», a-t-il dit. Le MSP qui a réuni hier son bureau national, souligne dans un communiqué transmis à notre rédaction, que «la lecture objective de la crise» permet d'éviter «les expériences qui échouent». Dans le même communiqué, le MSP «salue le projet» et appelle «tous les militants à le soutenir». La secrétaire générale du Parti des travailleurs, Mme Louisa Hanoune, a souligné, quant à elle, que la reconsolidation nationale à laquelle a appelé le Président Bouteflika «constitue la solution idoine», ajoutant que les mesures annoncées dans son discours «marquent un tournant très important pour l'avenir du pays». «Nous sommes d'accord que l'aspiration profonde de l'écrasante majorité du peuple algérien est pour le retour de la paix et de la stabilité», a-t-elle souligné, affirmant qu' «il faut donner toutes les chances à la paix, pour écrire une autre page glorieuse dans l'histoire du pays». De son côté, le président du mouvement El Islah, M.Abdellah Djaballah a qualifié de «grand pas» vers la réconciliation nationale les mesures annoncées par le chef de l'Etat, notamment «celles prises en faveur de certaines catégories victimes de la tragédie nationale». Le Mouvement de l'entente nationale (MEN) a annoncé, lui aussi, son soutien à la «décision courageuse» du chef de l'Etat, appelant tous les Algériens «à s'inscrire dans la démarche présidentielle pour restaurer la sécurité et la paix» dans le pays. Seuls le RCD et le FFS affichent un certain scepticisme. Pour le parti de Saïd Sadi, «le discours n'est pas acceptable, car il n'explique pas réellement les tenants et les aboutissants de la démarche». Le FFS souligne de son côté, dans un communiqué rendu public hier, que «le discours n'apporte rien de nouveau».