Aucun Algérien n'est contre la paix. Donc la population votera même si elle n'est pas entièrement d'accord avec certains points de la charte. Les bureaux de vote ont connu un rush parce que le sujet concerne l'avenir de l'Algérie. Il est toutefois évident que l'ambiance d'un référendum n'est pas la même que celle d'une élection », avait déclaré, jeudi dans l'après-midi, M. Belkhadem, premier responsable du FLN. Celui-ci a affirmé en outre que les sondages effectués sur différentes échantillons de la société ont démontré que tous les Algériens veulent la stabilité et la paix dans notre pays. De l'avis du chef de fil du « front », « même les partis et les organisations qui ont appelé au boycott ne sont nullement contre la paix, seulement ils ne sont pas tout a fait d'accord avec la démarche du pouvoir. C'est tout », a-t-il dit. « Personne n'a fermé la porte devant l'opposition pour qu'elle exprime son point de vue. Nous sommes un pays démocrate et des divergences peuvent exister entre les différentes parties. D'ailleurs, c'est tant mieux ! Cela démontre que notre pays est en bonne santé », a-t-il souligné en ajoutant que ce référendum a pour objectif de mettre fin à une crise qu'à connue notre pays. Une crise qui a porté un coup sérieux à son crédit et qui l'a isolé complètement. « Aujourd'hui, ensemble, nous allons reconstruire le pays. » Pour M. Belkhadem, la revendication portant sur l'officialisation de la langue amazighe « n'est pas à l'ordre du jour ». Concernant le boycott de la population kabyle, l'orateur a rappelé que, traditionnellement, le taux de participation aux différents scrutins est faible dans la région en question. « Idem pour la capitale », a-t-il souligné. M. Belkhadem a rassuré, en outre, qu'aucune difficulté ni entrave ne se posent pour l'application du projet de la charte sur le terrain. « Des textes de lois et des ordonnances seront mis en place », dira-t-il. Par ailleurs, M. Belkhadem a indiqué que durant son déplacement à Londres, en Grande-Bretagne, il a rencontré des responsables du parti dissous. Selon lui, ces derniers auraient tous émis le vœu de rentrer en Algérie. « La charte pour la paix et la réconciliation servira en premier lieu le peuple et non la consolidation de l'Etat », a t-il indiqué. De son côté, le RND, par la voie de l'un de ses responsables, M. Bouchouareb, s'est dit très satisfait de constater que la population des régions les plus touchées par le terrorisme ont voté pour la charte. « Ce résultat est le fruit du travail de sensibilisation que nous avons effectué sur le terrain. C'est également le ras-le-bol de la populations qui aspire à une vie meilleure et à la stabilité et la paix dans le pays », dira l'orateur qui explique que lorsqu'un pays est en plein crise il faut trouver des solutions pour sortir du marasme. La charte est, à mon avis, un processus qu'il faut commencer et par la suite en corriger les insuffisances qui peuvent surgir. « Ce processus est certes, complexe, long et peut être difficile, mais il fallait l'entamer si réellement nous voulons régler la crise qui a frappé durant dix ans notre pays. Aujourd'hui, il faut essayer de provoquer un changement des comportements. Il faut impérativement sortir le peuple algérien du sentiment de défiance pour le ramener vers un sentiment de confiance », a expliqué le responsable du RND qui juge qu'actuellement l'essentiel n'est pas le contenu de la charte, certes, celui-ci est important, mais ce qui est doublement important c'est de s'engager dans cette voie, d'entamer le processus de construction.