Au programme parmi les 29 films projetés, Chouchou de Merzak Allouache. Depuis le 20 juillet dernier et jusqu'au 21 août, le cinéma arabe fait sa rétrospective en plein air à l'occasion des Nuits cinéphiles du monde arabe, qui se déroulent sur le parvis de l'Institut du monde arabe, à Paris. Un film différent est projeté tous les soirs à 22h, du mardi au dimanche, sur un écran géant installé en plein air. Une sélection de 25 films axés sur le monde arabe, propose des visions aussi bien diverses que colorées, allant de la comédie légère au film au scénario plus sérieux. De La vérité si je mens 2, film récent à succès, à des oeuvres plus traditionnelles comme Le vendeur des bagues de Youssef Chahine ou encore Chouchou de Merzak Allouache qui a inauguré cette liste, le spectateur aura le loisir d'apprécier, de voir ou de revoir certains films qui ont marqué les esprits ou le cinéma arabe de façon générale. On peut noter aussi Intervention divine d'Elia Suleiman, prix de la critique internationale à Cannes 2002, ou encore l'Esquive du Tunisien Abdellatif Kechiche qui a raflé cette année quatre césars, meilleur film, meilleur scénario, meilleur réalisateur et meilleur espoir féminin (Sara Forestier). Dans un cadre convivial et décontracté, les chaises longues qui remplacent les fauteuils habituels des salles obscures accueillent un public de tous âges et de tous horizons. Pour 3 euros, les spectateurs peuvent ainsi découvrir ou redécouvrir des films plus ou moins connus du public français. Une façon intelligente de voyager dans la culture de l'autre, précisément à travers l'imaginaire que peut véhiculer le monde arabe. Yves Guéna, instigateur du projet et président de l'IMA, voit en ce projet une occasion de «jeter des passerelles entre deux civilisations», via le cinéma. Un art qu'il juge être «le seul à travers toute la planète où il n'y ait pas de différence entre les classes sociales qui le fréquentent». Et de préciser: «Le cinéma, tel que nous l'innovons, a aussi pour objet de toucher de nouveaux publics», même si le public de banlieue, apparemment, n'est pas encore venu, reconnaît le président de l'IMA. Evoquant le temps nécessaire pour que les choses rentrent peu à peu dans la tête des gens, il insiste sur sa volonté de «rechercher le public beur». Une façon sans doute de faire mieux connaissance avec leur art et gagner un public potentiel fédérateur et susceptible de faire le lien et la part entre les différentes cultures de surcroît, partant des prérogatives et missions socioculturelles de l'Institut du monde arabe. La programmation des Nuits cinéphiles comprend 29 films. Elle est éclectique et permet au spectateur de se faire une idée large à travers ce panorama du cinéma arabe. Le cinéma en plein air est un concept qui n'est pas nouveau chez nous, pourvu qu'on lui accorde toute l'importance qu'il mérite en cette période estivale où le touriste est roi. Or chez nous, on est loin d'arriver à cette culture-là. Et puis pour une manifestation d'envergure, un cadre agréable et surtout idoine s'y prête et est nécessaire, loin des clochards de la ville. En somme, l'espace participe grandement à la réussite de n'importe quel événement. Notre tentative de cinéma en plein air de la Grande Poste en est la preuve patente ! Il ne suffit pas de placer un simple écran géant au milieu de nulle part. Encore faut-il penser à une programmation judicieuse et de qualité, dans une ambiance de qualité pour prétendre attirer un public et pas seulement les noctambules errants à ne rien fo... Bref, le cinéma en plein air, c'est toute une culture et un savoir-faire...