Le président de la République l'a souligné dans son discours à la nation: l'utilisation de l'islam à des fins de propagande partisane et pour prôner le «pseudo djihad» contre la nation est bannie dans les moeurs politiques. Une loi existe déjà dans ce sens, mais le chef de l'Etat a bien voulu le réitérer. C'est partant de cette conviction que le projet de charte «prévoit l'interdiction de tout exercice d'une activité politique, sous quelque forme que ce soit, de même que l'interdiction de toute activité politique, à quiconque ayant une part de responsabilité dans la conception et dans la mise en oeuvre de la politique prônant le pseudo «djihad» contre la Nation et les institutions de la République» indique le premier magistrat du pays. Il est donc, tout à fait clair que les portes de la réconciliation nationale sont grandes ouvertes à toutes les personnes qui renonceraient à leurs activités politiques, sachant que leur parti est dissous, à savoir le Front islamique du salut. En outre, parmi les mesures prévues par la charte pour la paix et la réconciliation nationale, «l'abandon des poursuites judiciaires contre les personnes recherchées en Algérie ou à l'étranger ou condamnées par contumace, qui décideront de se présenter volontairement devant les autorités». Ce qui laisserait supposer que les membres de l'ex-FIS en exil pourraient bénéficier de cette mesure pour peu qu'ils se présentent volontairement aux représentations diplomatiques dans leur pays d'accueil. Surtout que la conjoncture leur est favorable. Car, non seulement ils bénéficient des avantages de la réconciliation nationale, à condition qu'ils ne soient pas impliqués dans les viols, les carnages et les attentats à l'explosif dans les lieux publics, mais surtout ils pourraient être extradés sans être inquiétés. Cependant la loi ne précise pas si Rabah Kebir, Kamreddine Kherbane et Anouar Haddam, qui avaient fait l'apologie du terrorisme et même revendiqué des attentats en Algérie, feraient l'objet de poursuites judiciaires. Un «mystère» qui sera levé au fur et à mesure que la campagne pour la charte pour la paix et la réconciliation nationale s'intensifie. Les mesures d'amnistie prises par le chef de l'Etat interviennent au moment où il est fait état d'une prochaine extradition de pas moins d'une centaine d'activistes algériens exilés à Londres. Le gouvernement Blair qui évoquait à chaque fois qu'une demande d'extradition est introduite par les autorités algériennes, le préalable des droits de l'homme, n'aura désormais aucune raison pour tergiverser. La visite que doit effectuer en automne prochain le chef de l'Etat sur invitation du Premier ministre britannique Tony Blair permettrait de remettre sur le tapis le dossier des extraditions et procéder par là même à séparer le bon grain de l'ivraie. Cependant, une question s'impose, si Kebir et consorts venaient à bénéficier des mesures d'amnistie, vont-ils surseoir à l'activité politique?