L'utilisation des symboles de la nation à des fins de propagande partisane, dénote de l'incapacité des partis à convaincre les citoyens. «Le FLN a été hier le libérateur du pays et aujourd'hui l'édificateur d'une Algérie moderne», s'exclame le secrétaire général du parti du Front de libération nationale, dans un meeting animé à Djelfa. Ce n'est pas la première fois que Abdelaziz Belkhadem utilise l'image du FLN historique, dont se revendiquent tous les Algériens quelle que soit leur obédience, pour faire passer le discours du parti du FLN. Même s'il ne faut pas «mettre le FLN au musée» comme d'aucuns le suggèrent, il reste que l'on ne doit pas, non plus, utiliser un des symboles de la nation à des fins de propagande partisane. Pourtant, la loi sur les partis politiques interdit toute utilisation des constantes de la nation et les symboles de l'Etat à des fins politiques. Il s'agit de la religion et de l'histoire, patrimoine commun à tous les Algériens. D'autant plus que M.Belkhadem, en sa qualité de chef de l'Exécutif, n'est pas censé ignorer la loi, qu'il doit, non seulement appliquer, mais faire appliquer. Plus grave, des chefs de partis islamistes à l'image d'El Islah, d'En Nahda et du MSP n'hésitent pas à donner à leurs discours politiques un «habillage» religieux, conscients de l'effet de cette fibre sensible sur les Algériens. Le président d'En Nahda, Fatah Rebai est allé, dans l'un de ses meetings, jusqu'à mettre en garde ceux qui ne vont pas voter, qui, dira-t-il «seront exposés au châtiment dernier.» Ce qui nous rappelle étrangement un certain discours du début des années 90. Un discours qu'affectionne, également, la formation de M.Soltani. Par ailleurs, tout au long de la campagne électorale, des partis politiques et candidats indépendants continuent d'enfreindre la loi, par l'utilisation de l'image du chef de l'Etat. Cela, au moment où des ministres de la République, devant faire montre de neutralité, sillonnent le pays pour mener campagne au profit de collègues, prenant prétexte de leurs activités ministérielles. Une situation devant laquelle la commission chargée du contrôle des élections n'a pas daigné bouger le petit doigt. En somme, l'utilisation des symboles de la nation à des fins de propagande partisane, dénote, si besoin est, de l'incapacité des partis en lice à convaincre les citoyens. Aujourd'hui, seuls les programmes des partis en lice pour les législatives du 17 mai prochain, sont à même de départager les prétendants à la députation. Il est clair que l'impuissance de la plupart des partis en lice à proposer une alternative sur les plan économique et social, les contraint à verser dans le populisme, la démagogie et les promesses qui ne seront pas tenues. En raison, non seulement du manque de moyens pour les concrétiser, mais surtout de l'amalgame que font les candidats en lice, entre les pouvoirs exécutif et législatif. Au point où ils n'hésitent pas à promettre monts et merveilles, comme l'augmentation des salaires, le logement et l'emploi, sans pour autant préciser le comment de cette solution miracle.