L'«escale» de Skikda marquera une halte sur le concept du djihad. «La réconciliation nationale constitue un défi de haute élévation morale(...)Pour ma part, j´y ai investi, tout au long de ces dernières années, ma foi de croyant, mais aussi ma fidélité à mes compagnons, les glorieux chouhada de la libération avec lesquels j´ai fait le serment non seulement de reconquérir notre indépendance nationale, mais aussi et surtout de construire l´Algérie dont ils ont rêvé et pour laquelle ils se sont sacrifiés.» avait déclaré Abdelaziz Bouteflika dans son discours prononcé dimanche dernier devant les cadres de la nation à Club des pins. C'est mu par cet esprit que le chef de l'Etat donnera le coup d'envoi, samedi prochain, à partir de Skikda à la campagne pour la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. C'est aussi, fait hautement symbolique, à l'occasion de la célébration de la journée du moudjahid, qui coïncide avec la journée du 20 août, que le président de la République lancera cette campagne. Par ailleurs, L'«escale» de Skikda donnera l'opportunité au chef de l'Etat pour marquer une halte sur le vrai djihad, dénaturé par ceux-là mêmes qui ont pris les armes contre leur nation. Ceux, affirme Bouteflika «ayant une part de responsabilité dans la conception et dans la mise en oeuvre de la politique prônant le pseudo «djihad» contre la nation et les institutions de la République algérienne démocratique et populaire.» Une halte aussi pour rappeler le large fossé entre les chouhada qui ont libéré le pays de l'asservissement et du joug colonial et ceux qui ont réduit le pays à feu et à sang, allant jusqu´à souiller l'honneur de nos .La frontière que le chef de l'Etat opère entre les valeureux martyrs et moudjahid de la guerre de Libération et les sicaires qui ont failli venir à bout des fondements de la République, est évidente. Comme l'est- et c'est là aussi l'une des positions de principe de l'Algérie- la distinction entre le terrorisme et le combat des peuples pour le rétablissement de leur indépendance. Un principe que le chef de l'Etat ira défendre dans les tout prochains jours devant l'assemblée générale des Nations unies ; une session au cours de laquelle les chefs d'Etat du monde entier auront à plancher sur la définition du concept de terrorisme. Un évènement qui intervient à point nommé, à savoir au moment où les thèses de l'Algérie concernant, notamment le caractère transnational du terrorisme se sont vérifiées. Au point où l'Algérie est devenue un modèle en matière de lutte antiterroriste et dont l'expérience inspire pas mal de capitales étrangères. L'invitation adressée par le Premier ministre britannique au chef de l'Etat, quelques jours seulement après les attentats de Londres, renseigne, si besoin est, sur la place de l'Algérie sur l'échiquier international. L'Algérie a aussi été citée dans les rapports du département d'Etat américain comme pôle incontournable dans la lutte antiterroriste et d'ouverture démocratique, et ce, en dépit de quelques imperfections, dues à l'apprentissage. Il est donc clair que lors de son long périple à travers l'Algérie profonde, le chef de l'Etat ne se contentera pas de développer les grandes lignes de son projet de réconciliation nationale, mais surtout tirer les leçons de la tragédie nationale que l'Algérie, comme l'a si bien souligné Bouteflika dans son discours à la nation, «l´Algérie, qui a toujours démontré sa solidarité avec les autres peuples(...) a découvert dans l´épreuve cruelle qu´elle vient de vivre, qu´elle ne devrait compter que sur elle-même et sur ses propres moyens.» C'est ce qu'a fait l'Algérie dans les moments difficiles.