Les décès auraient pu être évités s'il y avait vaccination Pour le moment, 12 décès de cette maladie ont été enregistrés. On parle de plus de 1 200 cas enregistrés à travers le territoire national, la grande majorité est localisée dans la wilaya d'El Oued (sud du pays) qui est l'épicentre de cette épidémie. L'épidémie de rougeole continue de se propager! Après El Oued, Ouargla et Tébessa, c'est au tour de Biskra d'être touchée par cette maladie.«Des cas de rougeole ont été suspectés vendredi dernier dans la wilaya de Biskra», a-t-on appris auprès du directeur de la santé et de la population (DSP), Mohamed Laib. Ces cas «non encore avérés», ont été enregistrés dans la circonscription administrative de Ouled Djellal et dans la commune de Ras El Miaâd (ouest de Biskra), a indiqué le même responsable, sans donner de précisions sur le nombre exact de cas signalés. Néanmoins, selon certaines sources, les services sanitaires seraient pratiquement formels que ces cas relèveraient de la rougeole. D'ailleurs, les mesures médicales pour prendre en charge ces patients et éviter la propagation de la maladie ont été prises immédiatement. Il n'en demeure pas moins que cette épidémie qui prend de plus en plus d'ampleur, inquiète au plus haut point les autorités. Selon les spécialistes, ces inquiétudes s'expliquent du fait que la campagne de couverture vaccinale exacte n'est pas connue des autorités. «Depuis 2004, on n'a pas fait le bilan du programme de vaccination de cette maladie», indique un médecin. «On ne connaît donc pas le taux exact de vaccination. On ne peut faire des estimations sur la propagation que risque de connaître la rougeole», ajoute le même spécialiste. Pour le moment, 12 décès de cette maladie ont été enregistrés. On parle de plus de 1 200 cas enregistrés à travers le territoire national, la grande majorité est localisée dans la wilaya d'El Oued (sud du pays) qui est l'épicentre de cette épidémie. La maladie de la rougeole s'est propagée dans cette wilaya, touchant 26 de ses communes et faisant 895 cas confirmés, dont 46 hospitalisés (11 au sein de la population adulte et 35 chez les enfants), ayant entraîné quatre décès (trois enfants de moins de 11 mois et un quinquagénaire), selon les services de la santé. La gravité de la situation a mené le ministère de tutelle à lancer le 24 février dernier une campagne de rattrapage de vaccination à travers l'ensemble des structures de santé et ayant touché à ce jour 83.466 personnes de différentes catégories d'âge, notamment les enfants. Le ministère de la Santé a également dépêché une commission ministérielle, qui est à El Oued depuis jeudi dernier, pour s'enquérir de l'efficacité du dispositif déployé dans la prévention de la rougeole et rechercher les moyens de circonscrire la maladie et éviter sa propagation. Composée notamment de Mmes Aziz Hendel, spécialiste des maladies infectieuses à la direction générale de la prévention au ministère de tutelle, et Amel Boughoufala, spécialiste à l'Institut national de la santé publique, la commission a reçu une présentation détaillée sur la situation épidémiologique concernant la rougeole, dans les zones les plus touchées depuis l'apparition du 1er cas confirmé de cette maladie le 5 février dernier. Un rapport détaillé sera élaboré par ladite commission et soulevé au niveau du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, concernant la situation épidémiologique relative à la rougeole dans la wilaya, afin de définir les dispositions préventives efficientes visant à maîtriser la situation et circonscrire la maladie. Néanmoins, avant même que les résultats de cette enquête tombent, c'est la vaccination qui est mise au banc des accusés. Il y a incontestablement un problème dans la chaîne de vaccination. Pas à cause du manque de moyens ou de vaccins, mais à cause des parents qui sont de moins en moins enclins à vacciner leurs enfants à cause d'une propagande religieuse contre la vaccination. «Mais aussi des pseudos spécialistes qui passent sur les plateaux TV pour mettre en garde les Algériens contre les vaccins, qui selon eux, tuent...», dénonce un médecin. «Une telle épidémie était donc inévitable. Avec une vaccination de plus en plus faible et aussi l'utilisation des vaccins à coût réduit ou bas des labos sud -asiatiques genre indiens et Bengale certifies par l' OMS, mais classés à risque élevé et à l'efficacité et la sécurité médiocres et non utilisés en Europe ou en Amérique du Nord», conclut le même médecin, avec beaucoup d'inquiétude...