La bataille fait rage Des «combattants» ont été évacués vendredi soir du fief rebelle dans la Ghouta orientale, ont rapporté l'agence officielle Sana et la télévision étatique syrienne. Auparavant, le groupe rebelle Jaich al-Islam, présent dans la Ghouta, avait annoncé dans un communiqué qu'un «premier groupe» de «combattants» de Hayat Tahrir al-Cham, organisation dominée par l'ex-branche syrienne d'Al Qaîda, allaient quitter le bastion, sans donner de chiffres précis. Les «combattants» seront évacués vers la province d'Idleb, la seule du pays à échapper entièrement au contrôle du régime dans le nord-ouest syrien, selon le communiqué du groupe rebelle. La télévision étatique syrienne a filmé des combattants à bord d'un unique bus, sans préciser leur groupe d'affiliation, alors que le véhicule se trouvait au couloir d'Al-Wafidine, mis en place pour relier l'enclave rebelle à la périphérie de la capitale syrienne pour permettre les évacuations. Le correspondant de la télévision étatique a assuré que 13 combattants se trouvaient à bord du bus, alors que dans un bandeau la chaîne assurait qu'ils étaient accompagnés de leur famille. «Sortie d'un nombre de combattants de la Ghouta orientale, à travers le couloir d'Al-Wafidine», a indiqué de son côté l'agence Sana. Fin février, le Conseil de sécurité de l'ONU avait adopté une résolution réclamant un cessez-le-feu de 30 jours dans toute la Syrie. Cette trêve ne concernait pas toutefois les combats contre le groupe terroriste autoproclamé «Etat islamique» (Daesh/EI), ou «Al Qaîda». Après l'adoption de cette résolution, les principaux groupes rebelles dans la Ghouta, notamment Jaich al-Islam et Faylaq al-Rahmane, avaient annoncé qu'ils acceptaient d'«expulser» les combattants de l'ex-branche d'Al Qaîda du fief rebelle. Jaich al-Islam a assuré vendredi soir que le premier groupe qui doit sortir est composé de combattants qui étaient «emprisonnés» par le groupe rebelle et qui ont demandé à être transférés vers Idleb. Par ailleurs, sur le terrain, l'armée turque et des groupes rebelles syriens alliés se trouvent hier matin à 4 km de la ville d'Afrine, bastion de la milice kurde des YPG qu'Ankara veut chasser de sa frontière, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (Osdh, basé en Grande-Bretagne). La Turquie mène depuis le 20 janvier une offensive contre les Unités de protection du peuple (YPG), une milice qualifiée de «terroriste», dans l'enclave kurde d'Afrine, une région dans le nord-ouest de la Syrie. Vendredi, le président turc Recep Tayyip Erdogan avait affirmé que les forces turques pouvaient entrer «à tout moment» à Afrine. «Les forces turques ne sont plus qu'à 4 km d'Afrine, dans un secteur au nord-est de la ville où ont lieu de violents combats et de bombardements aériens et à l'artillerie», a déclaré hier directeur de l'Osdh, Rami Abdel Rahmane. «De violents combats ont lieu sur d'autres fronts également, les forces turques et les rebelles syriens qui leur sont alliés tentant d'avancer davantage afin de pouvoir encercler la ville», a-t-il ajouté. Les soldats turcs et leurs supplétifs syriens avaient capturé jeudi la localité de Jandairis, située à une vingtaine de kilomètres au sud-ouest d'Afrine. Selon l'Osdh, les forces turques contrôlent désormais 60% de l'enclave d'Afrine. L'offensive turque a coûté la vie à plus de 200 civils, selon la même source. L'armée turque nie en bloc et affirme prendre «toutes les précautions» pour éviter de toucher les populations. Plus de 370 combattants kurdes ont également été tués ainsi que 340 membres des forces pro-turques, selon la même source. Selon l'état-major turc, 42 soldats turcs ont été tués dans les combats. Les observateurs estiment qu'un assaut sur Afrine pourrait avoir des conséquences désastreuses pour les milliers de civils qui s'y trouvent encore. Par ailleurs, un assaut serait ardu, de nombreux éléments des YPG étant retranchés dans la ville. Les combattants kurdes ont d'ailleurs annoncé cette semaine le redéploiement de 1.700 des leurs dans la région d'Afrine. Le régime syrien a d'autre part envoyé des hommes dans la région pour soutenir les YPG.