Le procès du gendarme Mestari bientôt devant le tribunal de Tizi Ouzou. Le juge d'instruction près la cour de Tizi Ouzou a reçu hier matin les parents du premier martyr du Printemps noir. Ainsi la mère et le père ont été entendus par le juge d'instruction dans le cadre de l'affaire du gendarme Mestari qui était à la base de l'assassinat du jeune Guermah Massinissa. Un assassinat qui a provoqué une réaction en chaîne et qui a plongé la région dans la douleur. Rappelons que la justice a rouvert le dossier en application des engagements pris par le chef du gouvernement lors de la dernière rencontre tenue jeudi passé avec les archs. Le magistrat a commencé par informer la famille que le dossier enrôlé par le tribunal militaire de Blida a été transféré au tribunal civil de Tizi Ouzou. L'audition qui a duré plus de deux heures a porté principalement sur les circonstances de la mort du jeune Massinissa dans les locaux de la gendarmerie de Beni-Douala, le 18 avril 2001. La mère et le père de la jeune victime ont maintenu leur version des faits et insisté sur l'acte prémédité: «Mon fils a été achevé, après avoir été roué de coups à bord d'un véhicule banalisé», a soutenu le père Khaled qui montrait toute sa satisfaction que le procès puisse enfin se dérouler devant une juridiction civile et a ajouté: «C'est un grand acquis pour la région, nous sommes très satisfaits de ce résultat malgré que les blessures ne sont pas encore cicatrisées.» Enfin, M.Khaled Guermah devait après un silence où sans doute il revoit en mémoire la formidable mobilisation de la Kabylie après cette bavure dira : «Juger les auteurs de ces crimes devant les tribunaux civils est une exigence de la population.» Assistant à l'audience, Belaïd Abrika explique que «cette démarche confirme la volonté politique de l'Etat de régler la crise. Ces jugements permettront de panser quelque peu les blessures des familles des victimes». Le délégué des archs a révélé que d'autres familles de victimes du Printemps noir recevront bientôt des convocations pour se présenter devant le juge d'instruction, selon lui cette «opération touchera toutes les familles des victimes». Comme il souligne que le «procès de Guermah Massinissa est exceptionnel en ce sens qu'il s'agit du premier martyr et détonateur des événements». Enfin, Belaïd Abrika a saisi cette occasion pour lancer un appel à témoin aussi bien pour l'affaire de Massinissa que pour les autres affaires liées aux événements du Printemps noir. Ainsi et selon des sources, le juge d'instruction convoquera le gendarme Mestari Merabet pour une audition avant la réouverture du procès.