L'instauration du prix du président de la République de la ville la plus verte peut constituer une motivation pour toutes les villes du pays qui veulent embellir le cadre de vie des citoyens. Si depuis près de deux décennies les pouvoirs publics ont mis en place une stratégie et des plans d'action visant à protéger l'environnement, cela n' a pas eu apparemment un grand impact sur le terrain, dès lors que l'environnement continue d'être agressé de toutes parts. Il suffit pour s'en rendre compte, de sillonner le pays, notamment dans sa frange Nord, pour constater que nos villes sont sales et leurs abords agressés par les décharges sauvages. Un état des lieux qui ne peut laisser indifférent. Et du coup, une question s'impose: comment éradiquer le phénomène? Une première action dans ce sens sera mise en oeuvre dans les prochaines semaines. En effet, la ministre de l'Environnement et des Energies renouvelables, Fatma Zohra Zerouati a annoncé depuis Constantine où elle était en visite de travail mardi dernier, l'instauration du Prix du président de la République de la ville la plus verte, dont la finale sera organisée le 25 octobre prochain. Elle est d'ailleurs revenue sur cette louable initiative lors d'un point de presse, hier, au siège de la Safex pour présenter le Salon international de l'environnement et des énergies renouvelables que va abriter le Palais des expositions des Pins maritimes d'Alger du 26 au 28 mars prochains. Pour la ministre, ce concours «est d'un grande importance puisqu'il peut constituer une motivation et un encouragement pour toutes les villes du pays, qui veulent se mettre en valeur et de la sorte embellir le cadre de vie des citoyens». C'est en tout cas ce qui s'est passé dans la wilaya de Tizi Ouzou qui organise chaque année le concours du village le plus propre et qui d'ailleurs a gagné en audience, puisque le nombre de villages inscrits au concours n'a cessé de grimper d'année en année mais, selon les autorités locales, l'édition de 2018 va connaître une participation record pour ne pas dire que tous les villages de la wilaya seront de la partie. Espérons, toutefois, qu'il en sera de même à l'échelle nationale. C'est par ailleurs fort attendu dans le sens où le cadre environnemental, notamment celui de nos grandes villes a un sérieux besoin d'être pris en charge, non pas sporadiquement comme cela été souvent le cas, mais de façon pérenne. Et dans cette perspective, ce sont tous les citadins et les citadines qui sont appelés à s'impliquer davantage de manière à rendre leur cadre de vie plus agréable car ce n'est nullement la responsabilité des autorités locales, comme le croient bon nombre de concitoyens et de concitoyennes. En clair, la protection de l'environnement de façon à rendre le cadre de vie agréable dans nos villes, c'est bien évidement l'affaire de tous. «ça sera d'ailleurs le thème des prêches de la prière de ce vendredi», a indiqué la ministre. Comme elle a rappelé «que l'objectif du gouvernement portant création de villes intégrées du point de vue environnemental, notamment a mis en exergue l'apport de l'éducation environnementale ciblant les enfants, les considérant comme le maillon fort du processus de l'amélioration environnementale». Interrogé par L'Expression sur les mesures à mettre en oeuvre pour améliorer la propreté des villes algériennes, la ministre a d'abord rappelé les efforts consentis par le gouvernement dans ce domaine, puisque il a été éradiqué plus de 2000 décharges sauvages durant ces 15 dernières années. «Mais pour avoir des villes propres, il faudrait que tout citoyen ait un profond sentiment d'appartenance à sa ville et à sa patrie. Comme il faudra que le civisme, que beaucoup ont perdu, reprenne sa place au quotidien chez les citoyens», a -t-elle souligné. A propos du prochain salon qui se tiendra sous le haut patronage du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, Fatma Zohra Zerouati a indiqué que cette première édition qui prévoit la présence d'une centaine d'entreprises, dont 70% du secteur privé et plusieurs entreprises étrangères, verra la participation d'entreprises françaises, allemandes, turques, chinoises et finlandaises avec l'Allemagne comme invité d'honneur de cette première édition. «L'Allemagne jouit d'une très grande expérience dans le domaine de l'environnement et ce salon nous permettra d'en tirer profit», a-t-elle expliqué en ajoutant que cette manifestation sera une occasion pour l'échange d'expériences entre les participants et verra l'organisation de conférences de haut niveau animées par des experts nationaux et internationaux et des rencontres B to B. La ministre a enfin fait savoir que l'objectif de ce salon est de faire connaître, entre autres, la stratégie de l'Algérie en matière d'énergies renouvelables «off grid» (hors réseau) à l'horizon 2030 et d'étudier les opportunités de concrétiser des partenariats dans ce domaine.