Les ministres des Affaires étrangères de Russie, d'Iran et de Turquie devaient s'entretenir hier de la situation en Syrie à Astana, capitale du Kazakhstan, ont rapporté des médias citant des sources officielles. «La situation sur le terrain sera examinée» au cours de ces nouvelles discussions, ainsi que «les succès et les difficultés dans le processus de désescalade», a annoncé dans un communiqué le ministère russe des Affaires étrangères. Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères du Kazakhstan a confirmé que les entretiens des ministres russe Sergueï Lavrov, iranien Mohammad Javad Zarif et turc Mevlut Cavusoglu avaient commencé comme prévu à 05h00 GMT. Au menu des discussions, la crise humanitaire dans la Ghouta orientale, près de Damas où les forces syriennes appuyées par la Russie ont lancé depuis un mois une offensive pour reprendre le dernier bastion rebelle. Le processus d'Astana réunit la Russie et l'Iran et la Turquie. Ces pays ont organisé pour la première fois en janvier 2017, sans implication de Washington, des discussions réunissant, dans la capitale kazakhe, des représentants du gouvernement syrien et une délégation de l'opposition. Le processus de paix d'Astana se concentre sur les questions militaires et techniques et se déroule en parallèle à celui, politique, de Genève. Il vise à mettre fin à un conflit qui a fait plus de 350 000 morts et des millions de déplacés et de réfugiés en sept ans. De nombreuses réunions ont eu lieu depuis, la plupart impliquant des délégations du gouvernement syrien et de l'opposition. Le processus d'Astana a notamment abouti à un accord sur la création en Syrie de quatre «zones de désescalade» qui ont parfois permis une diminution des violences. Celles-ci sont réparties sur la région d'Idleb (nord-ouest), celle de Homs (centre), la Ghouta orientale, près de Damas, ainsi que dans le sud. La précédente rencontre entre les trois parrains s'était tenue les 21 et 22 décembre dans la capitale kazakhe, sans véritables avancées vers une solution du conflit syrien. La rencontre ministérielle tripartite de vendredi se déroule sans observateurs et sans parties syriennes. Elle doit entre autres servir à préparer un sommet auquel participeront les présidents des trois pays le 4 avril à Istanbul. L'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, qui était invité aux discussions d'hier, n'a pu se rendre à Astana pour cause de maladie, a annoncé son bureau jeudi, indiquant qu'il serait remplacé par son adjoint Ramzi Ezzedine Ramzi.