L'orientation politique des P/APC constitue, entre autres, un obstacle aux projets initiés par les associations. «J'ai rencontré des jeunes qui ont des projets datant de plus de cinq ans et qui n'ont pas encore vu le jour. Le blocage des crédits au niveau des banques fait souvent barrage aux projets de proximité», a lancé, hier une représentante du mouvement de solidarité avec la femme rurale de la wilaya d'Adrar, lors d'une rencontre avec le ministre délégué du Développement rural, M.Rachid Benaissa. Une occasion pour les membres du bureau exécutif du mouvement d'exposer les problèmes rencontrés dans la création des projets. Certains ont évoqué la bureaucratie, la lenteur administrative et le blocage des crédits au niveau des banques qui sont autant de difficultés relevées dans la majorité des régions du pays. D'autres ont parlé de l'orientation politique de certains P/APC qui freinent des projets initiés par certaines associations pour le développement rural. La présidente du mouvement, Saïda Benhabilès a souligné l'importance de cette rencontre qui constitue la première démarche pour l'intégration de la femme et la famille rurales dans le développement rural. Pour sa part, le ministre délégué du Développement rural a voulu rassurer les membres présents quant à la disponibilité de son département à prendre en considération les revendications du mouvement dans le but de mener à bien la stratégie élaborée dans ce sens. Il a par ailleurs, affirmé que cette stratégie, lancée en 2004, se fait en concertation avec les populations rurales et les autorités locales, élus, administration et société civile avec également l'expertise des universitaires et de chercheurs nationaux et internationaux. Le Projet de proximité pour le développement rural (PPDR), a-t-il indiqué, cherche l'intersectoralité à la base pour le mettre à la disposition de ces populations dans une logique de complémentarité en tenant compte des activités économiques et sociales. Ce sont là les grandes lignes de la stratégie du PPDR qui fait appel à tous les secteurs et aux populations rurales. Ensuite, continuera-t-il, ces projets, à un niveau plus élevé, vont être intégrés dans un schéma d'aménagement régional, local dans des grandes zones naturelles. Le montant du projet s'élève à environ 3 milliards de dollars par an pour l'ensemble du pays pour les 5 années à venir. Plus de 1000 projets pilote ont été réalisés jusqu'à présent. Pour les cinq années à venir, les wilayas ont identifié plus de 9 000 projets. L'intégration de la femme rurale peut, selon Mme Benhabilès prendre une grande place dans le programme. M.Benaissa promettra que son département va apporter son aide pour la formation d'animatrices, au niveau de toutes les wilayas, pour qu'elles puissent accompagner tout ce mouvement et être les interlocutrices des rurales. Certes, beaucoup de projets ont été réalisés, notamment la construction de routes, mais il n'en demeure pas moins que l'absence d'une couverture sanitaire et d'autres services tels que l'accès à l'eau, fait que ces populations seront tentées de nouveau par l'exode.