Le ministre de l'Habitat Le ministre fera des sorties dans les wilayas qui connaissent des retards. Les entreprises de réalisation seront sommées, d'honorer leurs engagements, sinon, elles verront leurs contrats résiliés. Le problème des retards dans la livraison des cités d'habitation ne devrait pas constituer une fatalité. C'est ce que semble dire avec insistance le ministre de l'Habitat qui fait sienne, une démarche volontariste visant à attaquer le mal à la racine. Abdelwahid Temmar, qui répondait, ce jeudi, à une question posée par un député n'entend pas tergiverser sur le sujet et affiche la couleur. Abdelwahid Temmar n'y va pas avec le dos de la cuillère pour localiser les entraves et déterminer les lacunes en rapport avec ces sempiternels retards qui agacent les pouvoirs publics et les citoyens-bénéficiaires. En s'adressant au parlementaires, le ministre de l'Habitat commence par reconnaître ces retards, mais ne se suffit pas du constat et annonce des mesures strictes à l'encontre des entreprises défaillantes. «Des mises en demeure et des instructions fermes ont été adressées aux maîtres d'oeuvre pour qu'ils respectent les délais définis dans les contrats. En cas de non-respect de ces délais, il sera procédé à la résiliation des contrats», a menacé le ministre. Certes, il y avait de cela une année un problème financier quant au remboursement des dus aux entreprises de constructions impliquées dans la réalisation de différentes formules de logement en général et de la formule AADL en particulier de par l'importance de l'assiette et du nombre d'unités à réaliser. Mais la question de paiement des arriérés aux entreprises de réalisation a bel et bien été réglé sans pour autant que ces entreprises arrivent à respecter les délais impartis. Dans le même cadre, Abdelwahid Temmar avait convoqué en urgence une réunion de travail en décembre de l'année écoulée pour mettre le point sur la question des retards dans les réalisations et la remise des clés aux bénéficiaires. Il a hérité de ce dossier en pleine crise de solvabilité des entreprises de construction qui avaient exigé aux maîtres d'oeuvre de les payer, alors que les financements faisaient défaut de par les atermoiements qu'exprimaient les banques publiques à cette époque. L'exemple du Crédit populaire algérien (CPA) est plus qu'édifiant dans ce sens. D'ailleurs, une fois la question soulevée par rapport aux tergiversations des banques publiques, la rallonge financière n'a pas tardé a être injectée dans les comptes des entreprises de réalisation via les maîtres d'oeuvre responsables du suivi et du contrôle de cadence de réalisation desdites entreprises de la réalisation et de construction de logements. Mais la dernière réunion qui a rassemblé le ministre Abdelwahid Temmar et les maîtres d'oeuvre, surtout ceux de l'Aadl, il a été question d'en finir avec ces retards dans la réalisation des logements dans le cadre de la formule «location-vente», quitte à sommer les entreprises de réalisation par des mises en demeure et opter pour la solution la plus catégorique consistant même à résilier leurs contrats. Dans ce cadre, il faut rappeler que l'enveloppe financière a été déployée pour accélérer la cadence de la réalisation et faire en sorte que les logements sous toutes les formules soient livrés dans les délais impartis. Le ministre de l'habitat a mis l'accent sur le volet de financement des projets en cours de logements en précisant que «le déficit dans le budget de 2018 à été rattrapé», c'est dire que malgré la crise financière qu'a connue le pays, le secteur de l'habitat avait été traité avec vigilance et prudence sans que les programmes et les projets de réalisation et de construction de logements soient hypothéqués à cause de la situation économique que traverse le pays. Bien au contraire, le secteur de l'habitat a eu un statut de choix dans la politique sociale du gouvernement. Le ministre Abdelwahid Temmar apporte plus d'assurances par rapport à ce secteur pour conforter les bénéficiaires et exiger plus de rigueur dans le respect de la cadence de la réalisation et la remise à temps des logements. Il indique avoir «octroyé une enveloppe financière de l'ordre de 1 milliard 530 millions DA à la wilaya, outre 2 milliards supplémentaires destinés à l'aménagement du nouveau pôle urbain de la wilaya qui englobe plusieurs grands projets». C'est dire que le financement n'est pas la source des blocages et de retards qui caractérisent les sites et les chantiers de l'habitat. D'ailleurs, il vient de décider d'entamer des sorties dans les wilayas qui connaissent ces retards pour sommer les premiers responsables, à savoir les maîtres d'oeuvre et les entreprises de réalisation soit d'être à jour et honorer leurs engagements, soit leurs contrats se verront résiliés et celles-ci remplacées in extremis par d'autres entreprises pour assurer la réalisation à temps pour entamer les projets qui seront livrés la fin de 2019 et ceux en 2020.