Abdelwahid Temmar, ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville menace publiquement les maîtres d'œuvre de résilier leurs contrats, en cas de non-respect des délais impartis à la réalisation des projets en chantier. Les retards dans l'achèvement des projets selon les conventions entre les parties prenantes, n'est pas un fait nouveau, ce qu'il l'est, c'est la manière autoritaire et unilatérale du ministère de l'Habitat, de poser des ultimatums de résiliation. Si le maître d'œuvre, et les promoteurs immobiliers sont tenus au respect des lois contenues dans le code des marchés, au point qu'il ne peuvent se démettre de leurs obligations, sous peine de subir les conséquences se matérialisant dans les énoncés de la réglementation par de lourdes pénalités, proportionnelles à la longueur du temps perdu, à notre connaissance, et selon les entrepreneurs contactés par notre rédaction, la résiliation pour incapacité de l'entreprise à livrer le projet n'est prise que si le commanditaire rempli l'ensemble de ses engagements. Dans le cas nous intéressant, il apparaîtrait que l'administration assume une bonne part des responsabilités inhérentes aux retards que le ministre impute aux seules entreprises, quelles soient étrangères, publiques ou privées. Le nombre de projets accusant des retards dans leur réalisation est impressionnant. D'après les chiffres avancés par Abdelwahid Temmar, ministre de l'Habitat, 28 000 unités relevant de la formule «Logement public locatif» s'apparentant à l'expression populaire «social», compte 73 projets en souffrance à travers 18 wilayas, lesquels sont répartis pour leur accomplissement à 34 entreprises de construction. Le ministre les exhorte à rattraper les retards, ce qui est de bon aloi, et à traiter les dysfonctionnements dans les plus brefs délais, sous peine de se voir invalider leurs contrats. Des entreprises étrangères au nombre de 7 totalisant 17. 788 logements, soit près de 64% du nombre total des unités sont invectivées pour accélérer les cadences, parallèlement, selon toujours les révélations chiffrées des projets en souffrance publiées par le ministère. 22 projets sont pris en charge par 9 entreprises nationales publiques totalisant 7280 unités (26%) et 21 par 18 entreprises nationales privées totalisant 2.940 logements (10.5%). Le ministre dans ses déclarations reconnaît que «l'administration est en partie responsable des retards» freinant l'avancement des projets, «en raison de sa lenteur» à traiter les nombreuses tâches procédurales, également en raison des problèmes liés à la disponibilité du foncier, ce qui est ressort exclusif des institutions étatiques ; quant aux problèmes financiers qui semblent paralyser les maîtres d'œuvre, et les entreprises, lesquels sont pour les mis en cause de défaillances, le retard observé dans le paiement des situations est l'obstacle majeur empêchant le rythme des constructions de se poursuivre, ce à quoi rétorque le ministre que «les entreprises de réalisation avaient pris connaissance» de la nature des contrats. Ce qui est vraisemblable.