Les fléaux sociaux gagnent de plus en plus du terrain en Kabylie au point de prendre des proportions inquiétantes, ces dernières années. La criminalité, ce phénomène grandissant, ne cesse de faire parler d'elle à Tizi Ouzou surtout. Il va sans dire que la hausse des crimes enregistrés, jusque-là, à travers toute la wilaya, confirme amplement que «l'insécurité» semble véritablement être à l'origine de cette situation confuse qui s'est apparemment installée dans la durée. En effet, les actes de banditisme sont, force est de le constater, devenus, hélas, monnaie courante dans les différents coins et recoins de la grande Kabylie. Dans la capitale du Djurdjura, par exemple, de nombreux actes ont été maintes fois signalés. L'on se rappelle, d'ailleurs, de l'enseignante assassinée à l'intérieur de son domicile familial à la Nouvelle Ville, à la veille de la fête de l'Aïd El Adha, en janvier dernier. La victime a été retrouvée morte, dit-on, par strangulation. Durant la même période, c'est-à-dire en hiver dernier, un parricide a été également perpétré dans la commune de BeniYenni où un jeune de 20 ans a écourté la vie de son père, à l'aide d'un fusil de chasse. L'assassin s'est rendu au détachement de la police communale après 48 heures de cavale. D'autres actes similaires ont été signalés dans la région, dont celui d'Aït Aïssa Mimoun qui a coûté la vie à un septuagénaire tué par son épouse en février dernier. Tout cela sans parler des autres agressions par armes blanches notamment, juste à la tombée de la nuit. Nombreux sont ceux qui font les frais de la propagation de la délinquance. En outre, la menace de vols d'argent et autres objets de valeur est omniprésente . Les voleurs utilisent de multiples méthodes pour accomplir leur sale besogne. Une jeune étudiante a fait l'objet, dernièrement, d'un vol spectaculaire à proximité de la cité universitaire de M'douha. Les malfaiteurs lui ont subtilisé son portable, le couteau sur la nuque, sous la menace de l'exécuter si elle venait à crier au secours, raconte cette jeune fille qui a assisté impuissante à la scène. «Ma cousine s'est fait, elle aussi, délestée de sa chaîne en or en pleine journée sous le regard des passagers», ajoute une autre fille. Par ailleurs, les cambriolages et les hold-up marquent une hausse considérable. Il y a lieu de noter l'attaque perpétrée contre la banque Cnep de Boghni et l'agence postale de la commune de Mizrana. D'autre part, le banditisme organisé qui prend des méthodes de terrorisme fait également des apparitions depuis le début de la grève estivale. Des personnes, souvent armées de fusils de chasse et cagoulées, dressent des faux barrages pour délester les passagers de leurs biens. Nombreux sont ceux qui ont été délestés de leurs voitures dans la région de Tigzirt. Cela serait lié au réseau de trafic de voitures démantelé récemment dans la wilaya de Tizi Ouzou. Enfin, il est utile de rappeler aussi que les services de sécurité ont mis la main, au début de l'année en cours, sur 11 personnes impliquées dans un réseau de trafic d'armes à Ouaguenoun.