La gestion d'un groupe demeure, pour chaque entraîneur, le point sur lequel il insiste pour réussir sa mission. Et ce point, faut-il le reconnaître, échappe au sélectionneur national, Rabah Madjer. Beaucoup de dépassements inexplicables ont été constatés durant le dernier stage des Verts, sanctionné par deux rencontres amicales face à la Tanzanie, au Stade du 5-Juillet (4-1), et à l'Iran au Merkur Arena de Graz (1-2). La gestion du groupe échappe au staff technique, conduit par Rabah Madjer, sinon comment expliquer la libération de trois joueurs, tout juste après le premier match, pour des motifs qui ne tiennent pas la route. L'on a affirmé, dans un communiqué de la FAF, que Bentaleb et Brahimi ont été libérés «pour cause de blessures», alors que tout juste après, des images et vidéos ont montré les deux joueurs s'entraîner le plus normalement avec leurs équipes respectives, Schalke 04 et le FC Porto. Plusieurs sources ont laissé entendre que les deux joueurs ont eu des conflits avec le staff technique et des membres de la FAF, ce qui les a poussés à quitter le lieu du stage. Pour Bennacer, il a écourté le stage sur demande des responsables de son club, Empoli, qui avait un match «important» à disputer en Série B italienne, alors que la FAF et Madjer étaient en droit de ne pas donner suite à cette demande, puisqu'il s'agissait d'une date FIFA. Et cela ne s'est pas arrêté là, puisqu'une fois en Autriche, avec ce second rendez-vous face à l'Iran, d'autres faits sont venus confirmer que la relation entre les joueurs et les membres du staff technique n'est pas au beau fixe. La réaction de la «star algérienne», Riyad Mahrez, à la 67' lors de son remplacement par El Mellali, en dit long sur une situation qui risque de prendre des tournures alarmantes dans un futur proche. Le joueur n'a pas apprécié la décision de son coach, refusant même de lui serrer la main à sa sortie, n'était-ce l'insistance de ce dernier. Et comme une mascarade ne vient jamais seule, Taïder en rajoute une couche un quart d'heure avant le coup de sifflet final, en rejoignant le vestiaire, visiblement outré par le fait de n'avoir pris part à aucune minute dans les deux matchs. Le pensionnaire de l'Impact Montréal, choisi dans l'équipe-type du MLS de la précédente journée, aurait même demandé à ce qu'on ne le convoque plus si sa situation reste en l'état. Il refuse, ainsi, d'effectuer un long périple juste pour faire de la figuration, lui qui était, avec les prédécesseurs de Madjer, un élément clé sur leurs échiquiers. Hanni, et même s'il n'a pas eu de mauvaise réaction, était irrité au plus haut point par son remplacement à la demi-heure de jeu par un défenseur, Benmoussa en l'occurrence, alors que Bensebaïni, Ferhat, Boukhenchouche ou encore Soudani se sentaient mal à l'aise sur le terrain, ne comprenant plus leur placement ni le système de jeu adopté. Le président de la FAF, Kheireddine Zetchi, dans l'espoir de calmer les ardeurs, a discuté avec certains éléments, mais cela ne semble pas pour autant régler les choses, puisque l'on confirme, de jour en jour, que le mal est profond. Des jours des plus chauds attendent la sélection nationale, et tout le monde croise les doigts en espérant qu'il y ait une réaction judicieuse avant qu'il ne soit trop tard.