Les Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) contituent un nouvel ensemble économique qui inquiète l'Occident Cet imbroglio qui s'apparente à un règlement de comptes diplomatique entre une alliance occidentale qui se fissure chaque jour un peu plus et une Russie qui se renforce, n'est que l'arbre qui cache la forêt d'une guerre économique féroce. Les dessous de table de la nouvelle escalade occidentale contre Moscou, sont liés à des enjeux géostratégiques qui risquent de bouleverser les rapports de forces militaires et économiques entre les anciennes puissances qui dominent le monde et les pays du Brics dont la montée en puissance est manifeste. L'affaire de l'agent double ne devait pas aller au-delà d'une saisine de justice. Cet imbroglio qui s'apparente à un règlement de comptes diplomatique entre une alliance occidentale qui se fissure chaque jour un peu plus et une Russie qui se renforce, n'est que l'arbre qui cache la forêt d'une guerre économique féroce entre un empire en déclin et un nouveau bloc économique et géostratégique naissant. Tous les coups semblent être permis dans ce duel entre l'Occident et les Brics. Si ces derniers sont sereins parce qu'ils ont le vent en poupe et parce qu'ils grignotent chaque jour un peu plus les parts du marché mondial, les premiers ne semblent pas avoir d'autre choix que de s'affoler face à des perspectives qui rappellent ce qu'était l'Empire ottoman au XVIIIe siècle lorsque l'Occident dominant le qualifiait de «l'homme malade». L'affolement de l'Occident est perceptible à travers la montée des nationalismes chauvins et le retour en force du fascisme et ce, dans la majorité des pays européens et aux Etats-Unis. Depuis des décennies les patries du capitalisme mondial sont en crise de perspective et de débouchés en raison d'un ordre économique injuste qui a instauré un désordre généralisé fait de guerres, de misère et de maladies. L'hégémonisme du capitalisme occidental et l'échec des mouvements altermondialistes ont poussé au début des années 2000, des pays émergents à se structurer au sein d'un pôle économique pour défendre leurs intérêts, les Bric, composé du Brésil, Russie, Inde et Chine, avant d'être rejoints en 2011 par l'Afrique du Sud pour devenir les Brics. Selon les chiffres, la croissance des Brics est nettement supérieure à celles des pays développés, dans la période allant de 2000 à 2008. La croissance de ces pays a connu un fléchissement et atteint en 2009 son plus bas niveau: - 7,8% de croissance pour la Russie et la Chine passe de 14, 2% de croissance en 2007 à 9,6% en 2009. Parmi les Brics, la Chine affiche depuis une vingtaine d'années des taux de croissance les plus élevés. Depuis 2014, notamment du fait de la baisse du prix des matières premières, la situation économique de la Russie, du Brésil et de l'Afrique du Sud s'est sensiblement dégradée. Ce recul de la croissance des pays membres des Brics est aussi le fait d'une guerre économique sans merci, déclenchée par l'Occident qui ne respecte pas ses propres règles commerciales libérales. Cette même guerre est désormais entre pays alliés politiques et militaires (Etats-Unis et Europe) puisque Washington impose désormais des taxes élevées à certains produits métallurgiques y compris européens. Face à cette situation, la chine a commencé depuis quelques années à prendre ses devants et à protéger ses arrières en renforçant sa monnaie. Dès lors, le pétroyuan est en passe de damer le pion au pétrodollar. Ainsi, le 28 mars dernier, le marché à terme du pétroyuan a été inauguré avec dix milliards de yuans qui ont été négociés en une heure à Shangai. Selon le site Réseau International qui a donné l'information, plus de 23 000 contrats ont été négociés au cours de la première heure pour un volume de négociation théorique de plus de 10 milliards de yuans, soit plus de 1,5 milliard de dollars... ce qui indique une demande importante. Les observateurs du marché mondial avaient noté récemment, et après de nombreux faux départs au cours de la dernière décennie que, le pétroyuan est maintenant en place et la Chine va tenter de défier le pétrodollar pour la suprématie. Toujours selon Réseau International, «Adam Levinson, directeur associé en charge des investissements chez Graticule Asset Management Asia (Gama), a déjà averti, l'année dernière, que le lancement par la Chine d'un contrat à terme sur le pétrole en yuan allait choquer les investisseurs qui n'y ont pas prêté attention.» Les analystes affirment que l'arrivée du pétroyuan sur le marché financier pourrait être un coup fatal pour un dollar américain déjà affaibli, et la hausse du yuan comme devise mondiale dominante. Observateurs et économistes sont unanimes. Il ne s'agit pas d'un feu de paille, mais d'une tendance lourde depuis au moins 2015 lorsque Gazprom Neft, troisième producteur de pétrole en Russie, avait décidé d'abandonner le dollar au profit du yuan et d'autres devises asiatiques. En raison de l'attitude belliqueuse américaine, l'Iran a emboîté le pas la même année, utilisant le yuan et une foule d'autres devises pour le commerce, y compris son pétrole. Au cours de la même année, la Chine a également développé sa Route de la soie, tandis que le yuan commençait à établir une plus grande domination sur les marchés européens.