L'enlisement du conflit s'explique par l'entêtement du Maroc à refuser de reconnaître au peuple sahraoui son droit à l'autodétermination. Le représentant de la Fondation américaine RF-Kennedy pour les droits de l'homme, David Mckaen, a qualifié la conférence internationale sur le droit des peuples à la résistance dédiée au combat du peuple sahraoui, dont la sixième édition se poursuivait, hier à Alger, d'évènement important. Il a expliqué que ce rendez vous qu'abrite régulièrement la capitale algérienne constitue une grande opportunité pour mieux faire connaître la cause sahraouie. Elle constitue un formidable levier de transfert de la solidarité avec ce peuple a-t-il ajouté. Il a rejoint ainsi le président sahraoui Brahim Ghali, qui a indiqué: «Cette conférence internationale à laquelle nous a habitués l'Algérie constitue une étape importante pour faire connaître la cause sahraouie à travers une série d'interventions traitant divers sujets profonds et qualitatifs avec une large participation des pays des quatre continents.» David Mckaen a ajouté que sa fondation oeuvre à mieux faire comprendre la situation humanitaire des Sahraouis auprès des centres de décisions, notamment us. «Nous n'avons cessé d'interpeller sur ce conflit et ses aspects légaux» a-t-il souligné en marge de la conférence. «Sur le plan juridique la loi est du côté du peuple sahraoui. Il est alors plus aisé de convaincre les politiques.» A-t-il poursuivi. A l'en croire l'enlisement du conflit s'explique par l'entêtement du Maroc à reconnaître au peuple sahraoui son droit à refuser de l'autodétermination. «La lutte menée par le peuple sahraoui se poursuit, car le Maroc poursuit son oppression et interdit la liberté de se réunir. Il est important de dénoncer ces dépassements pour mieux défendre le peuple sahraoui». A-t-il déclaré dans une interview accordée à la chaîne de radio national Chaîne 1. David Mckaen qui avait auparavant mis l'accent sur le rôle de la communauté internationale représentée par l'ensemble des instances des Nations unies et les mécanismes des droits de l'homme, indiquant que «la communauté internationale doit se pencher sur les droits du peuple sahraoui, et répondre positivement et conformément aux traités internationaux et les résolutions des Nations unies pour permettre au peuple sahraoui de s'exprimer» a néanmoins regretté que l'ONU dont la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référundum au Sahara occidental Minurso ne dispose pas de mécanismes pour mieux rapporter la situation des droits de l'homme qui sévit dans les territoires sahraouis. «Ceci est un grave défaut car la Minurso doit avoir cette compétence en vue de mieux informer sur la situation du Sahara.» a-t-il regretté. Le même intervenant a ensuite invité l'ONU à rendre publics ses rapports dont ceux qui n'ont pas encore été publiés car ils mettent à nu bien des abus commis par le Maroc. Aussi, estime-t-il que les USA, la France, l'Espagne et les observateurs ont l'obligation de visiter les territoires occupés, et «pour cela ils doivent avoir le feu vert du Maroc», a-t-il ponctué. Selon lui, ces Etats doivent faire pression sur le Maroc pour mieux observer, tout en précisant qu'enquêter sur les abus n'est pas une question politique, d'où la légitimité pour eux d'enquêter. La conférence dédiée au droit du peuple sahraoui à la résistance, a vu la participation, outre celle des délégations sahraouies en provenance des camps des réfugiés et des territoires sahraouis occupés, d'une centaine de participants venus de 53 pays d'Afrique, d'Amérique latine, du Monde arabe et d'Europe. Coorganisée par le Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui Cnasps, et l'ambassade de la République arabe sahraouie démocratique Rasd à Alger, la Conférence d'Alger, a été l'occasion notamment pour exiger l'application rapide de la résolution 1514 de l'ONU relative au droit des peuples à l'autodétermination. Les participants ont également appelé à briser l'embargo médiatique imposé par l'occupation marocaine aux populations sahraouies dans les territoires occupées et encouragé, par la même, les médias à se rendre dans les territoires occupés. Etaient présents à la conférence, des représentants de la société civile, des élus nationaux et locaux, des hommes politiques, des universitaires, des intellectuels et des journalistes.