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Mohamed Abdelaziz à la 32e Conférence internationale de coordination et d'appui au peuple sahraoui « La résolution du Conseil de sécurité est positive »
Faute de mieux, je considère cette décision positive dans la mesure où celle-ci concerne la nature du conflit qui est une question de décolonisation qui ne voit sa solution que dans l'exercice par le peuple sahraoui de son droit à l'autodétermination. » C'est en ces termes qu'a commenté hier le président de la République arabe sahraouie (RASD) la dernière résolution du Conseil de sécurité sur le Sahara occidental. Cette résolution, selon Mohamed Abdelaziz qui animait hier une conférence de presse en marge de la 32e conférence internationale de coordination et d'appui au peuple sahraoui (Eucoco), dont les travaux ont débuté hier dans la soirée, à Vitoria (capitale du Pays basque), est « une décision technique » qui proroge le mandat de Minurso (Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental) pour six mois. Le secrétaire général du Front Polisario, réagissant à une question d'un confrère, a réaffirmé que la question sahraouie souffre de la position de la France qui « use et abuse » au sein du Conseil de sécurité, par son droit de veto, à torpiller tout consensus en faveur du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. « C'est le veto de la France - qui continue de soutenir aveuglement le régime colonialiste marocain - qui est derrière la non-prise de ses responsabilités du Conseil de sécurité », a-t il dit. Il n'a point, par ailleurs, écarté, comme à son habitude, le retour aux armes si le Maroc persiste dans son attitude de rejet des engagements qu'il a pris aussi bien dans l'accord de paix que dans l'accord de Houston. « C'est un choix que le peuple sahraoui n'exclut pas dans le cas où la Minurso ne serait pas là et si le Maroc persiste dans son attitude », a-t-il prévenu. Mohamed Abdelaziz a insisté sur la poursuite du combat sur trois fronts : la poursuite de la résistance pacifique dans les territoires occupés du Sahara occidental, la poursuite des efforts diplomatiques et continuer à tendre la main à l'ONU pour l'organisation d'un référendum d'autodétermination. Le président de la RASD a estimé, en outre, que la conférence de l'Eucoco constitue une opportunité pour faire connaître au monde entier la nature du conflit sahraoui et faire part de la tragédie que vit le peuple sahraoui dans les territoires occupés. Le président de la RASD a aussi appelé l'Espagne, en tant qu'ex-puissance administrante du Sahara occidental, à changer sa position actuelle vis-à-vis de la question sahraouie. « Je réitère que le gouvernement espagnol est le premier responsable de ce qu'a enduré et endure toujours le peuple sahraoui. De ce fait, j'appelle le gouvernement actuel espagnol à jouer un rôle qui serait opposé à celui qu'il a aujourd'hui », a-t-il dit. « J'appelle le gouvernement espagnol à soutenir le référendum pour l'autodétermination du peuple sahraoui », a-t-il ajouté. La 32e Eucoco a débuté dans la soirée d'hier et demeurera jusqu'au 5 novembre en présence de près d'un millier de participants dont plusieurs délégations et personnalités internationales d'Europe, d'Algérie, d'Australie, du Japon, du Timor oriental, d'Afrique du Sud, de Mauritanie, du Sénégal et des Etats d'Amérique latine. Cette conférence de solidarité avec le peuple sahraoui, la plus importante, organisée au niveau international, sera l'occasion d'examiner l'évolution du conflit du Sahara occidental. Elle sera également l'occasion de dresser un bilan d'activité depuis la dernière conférence tenue à Mol (Belgique) en 2005 et définir une stratégie et des objectifs de l'Eucoco pour l'année prochaine. Le mouvement a décidé que cette conférence se tienne sous le thème de « L'appui à la RASD » et de la réaffirmation du droit inaliénable à l'autodétermination. Cette conférence aura à s'atteler, selon ses organisateurs, sur un certain nombre de tâches à caractère politique pour mieux faire connaître la cause sahraouie à travers le monde et pour attirer l'attention de la Communauté internationale (CI) et l'UE sur la gravité de la situation dans les territoires occupés et sur le calvaire qu'endure le peuple sahraoui. La conférence aura également à traiter de la situation des droits de l'homme dans les territoires occupés du Sahara occidental. Elle agira, selon le ministre, représentant du gouvernement sahraoui auprès de l'UE, Mohamed Sidati, pour exiger de la communauté internationale que soient établis des mécanismes de protection pour les populations en détresse dans les villes occupées du Sahara occidental. M. Sidati évoque « une tragédie au Sahara occidental qui demande à ce que la CI intervienne en toute urgence pour que les autorités marocaines mettent fin à leur occupation ». L'orateur n'a pas omis, dans ce cadre, de se référer aux documents de base qu'a établis récemment la commission du Haut Commissariat aux droits de l'homme de l'ONU. Pour M. Sidati, la conférence arrive à point et comme elle se tient à Vitoria c'est un message aussi à l'endroit de l'Espagne qui a des responsabilités historique, morale et politique vis-à-vis du peuple sahraoui. Pour lui, cette conférence sera un message clair, encore une fois, pour interpeller le gouvernement espagnol concernant sa responsabilité dans le drame que vit le peuple sahraoui. Il sera question non seulement de faire un bilan sur les actions qui ont été faites durant toute l'année, mais aussi de décider des actions futures, selon lui. M. Sidati prévient que « si le Maroc continue dans sons attitude de rejet et de reniement des engagements qu'il a pris aussi bien dans l'accord de paix que dans l'accord de Houston et si par contre il cherche à avaliser une occupation en essayant de proposer des pseudo-solutions qui sont rejetées, cela veut dire qu'on va vers l'escalade ». Cela revient à dire, selon lui, qu'au cas où la raison d'être pour les Nations unies pour organiser un référendum n'est plus, ou si la CI déclare forfait quant aux agissements et comportement du Maroc, les Sahraouis chassés et privés de leur terre défendront mordicus leurs droits, quel qu'en soit le prix.