L'autisme, un handicap qui touche les enfants Célébrée chaque année, le 2 avril, la Journée mondiale de sensibilisation à l'autisme a été une occasion d'informer le grand public sur les réalités de ce trouble du développement. L'autisme, qui est une réalité très présente dans la mesure où ce type de handicap touche une personne sur 150 dans le monde, a été hier au centre d'intérêt à Béjaïa. lors de la cérémonie de célébration, les difficultés rencontrées par les parents d'enfants présentant des troubles de ce type ont été révélées dans un constat sur la réalité de la prise en charge des enfants autistes de la wilaya de Béjaïa. Cette prise en charge est assurée par cinq associations créées sur le territoire de toute la wilaya et du bureau de wilaya de l'Association nationale autisme Algérie (Anaa) appuyées par d'autres associations du handicap en général qui viennent à leur aide dans les zones qui ne sont pas couvertes. Actuellement, le suivi avant la scolarité se fait dans les locaux loués des associations avec un personnel réduit, en majorité en fin de contrat DAS. Les capacités d'accueil sont très réduites et les listes d'attente augmentent d'année en année. 300 cas, comptant des jeunes adolescents autistes qui ne disposent d'aucune prise en charge, sont pris en charge par les associations. L'absence de pédopsychiatres dans le secteur public dans la wilaya ou de service spécialement pour cela a aggravé la situation, selon le responsable de l'association de la wilaya de Béjaïa. L'autre handicap réside dans les difficultés rencontrées lors de la scolarisation des enfants autistes, particulièrement le recrutement des auxiliaires de vie scolaire (AVS), en raison du gel des contrats DAS et la restriction sur les contrats Anem qui n'autorise pas les associations à en bénéficier. Le nombre d'enfants ayant besoin d'AVS, c'est-à-dire, ceux scolarisés dans des classes ordinaires, a explosé ces dernières années. Plus d'une centaine d'enfants est en âge de scolarité, qui reste un droit constitutionnel. Aussi, le statut de l'AVS doit être clarifié et pris en charge par le ministère de l'Education nationale. A noter également, la problématique des plus petits autistes que les crèches généralement privées, refusent de prendre en charge. Par ailleurs, les enfants plus âgés et n'ayant pas suivi de scolarité sont confrontés à des difficultés d'insertion à la formation professionnelle et l'apprentissage de métiers, en raison du fait qu'ils n'ont pas eu la chance d'avoir une prise en charge précoce et d'être scolarisés pour un minimum de niveau d'études. Le manque de spécialistes du diagnostic, en l'occurrence des pédopsychiatres, l'absence de formation spécialisée en autisme en université et autres, l'absence totale de structures d'accueil pour le suivi psychopédagogique et psychomoteur des enfants à bas âge en vue d'une prise en charge précoce et intensive (actuellement ce sont les associations qui comblent ce vide dans certaines wilaya), l'absence de textes clairs prenant en charge cette pathologie dans les divers domaine: santé, solidarité et éducation sont d'autres difficultés soulevées lors de cette journée commémorative. L'objectif à terme est de parvenir à inclure la scolarité de l'enfant autiste en classe ordinaire avec les autres enfants qui est une thérapie en soi afin de renforcer la socialisation, le langage, la structuration du temps et préparer les générations futures à l'acceptation de ce trouble. Les classes spéciales pour autistes peuvent servir de classe préparatoire à l'inclusion et à récupérer les cas les plus sévères.