Plusieurs islamistes algériens établis à l'étranger font l'actualité dans les pays où ils résident. Soupçonné d'être impliqué dans les attentats de Londres du 7 juillet dernier, Atmania Yachine, un Algérien de 37 ans, a été arrêté à Bangkok en possession de 180 faux passeports. Annoncée par la police thaïlandaise, cette arrestation est considérée par les services de renseignement britanniques comme capitale pour l'évolution des investigations. Selon les premiers éléments de l'enquête, Yachine est soupçonné d'avoir fourni de faux documents de voyage aux terroristes impliqués dans les attentats de Londres. Cependant, cette assertion se doit d'être confirmée dans l'espace d'un mois par Londres. Dans le cas contraire, les autorités thaïlandaises jugeraient le suspect sur la base d'une inculpation de détention de faux documents et il risque une expulsion du territoire thaïlandais. Auquel cas, Yachine pourrait s'évanouir dans la nature, ce qui compliquerait le travail de Scotland Yard. Cela dit, les services britanniques disent disposer d'assez de preuves contre lui, puisque son identité a déjà été révélée après l'arrestation le 3 août à l'aéroport international de Bangkok d'un Britannique d'origine algérienne, Mahieddine Daikh, qui tentait de quitter le pays avec plus de 450 faux passeports européens. M.Daikh avait déclaré avoir acheté les documents sur l'île de Ko Samui, où une Française avait déjà été arrêtée en juin pour vente de passeports français volés. Partant de ce «faisceau de preuves», les autorités anglaises nourrissent l'espoir de voir leur demande d'extradition aboutir. «Nous demandons son extradition. Nous avons reçu du tribunal (londonien) de Bow Street le 24 août un mandat d'arrêt pour soupçons de complot destiné à fabriquer et distribuer de faux passeports et pour blanchiment d'argent», a déclaré un porte-parole de Scotland Yard. Cette arrestation intervient au moment où, à Seattle aux Etats-Unis, le parquet veut une peine plus lourde contre Ahmed Ressam. Il a, en effet, fait appel de la condamnation à 22 ans de prison à l'encontre du terroriste algérien, membre d'Al Qaîda. Rappelons que Ressam, 38 ans, a été condamné le 27 juillet dernier par le tribunal fédéral de Seattle après avoir été reconnu coupable de tentative d'attentat à l'explosif à l'aéroport de Los Angeles fin 1999. Il avait été interpellé en décembre 1999 à la descente d'un ferry-boat à Port Angeles, dans le nord de l'Etat de Washington, alors qu'il essayait de pénétrer en territoire américain depuis le Canada avec 59 kg d'explosifs et des détonateurs dans sa voiture. Parallèlement, un autre islamiste radical algérien, «membre d'un réseau terroriste», a été expulsé avant-hier vers l'Algérie, dans le cadre de la politique de fermeté annoncée par Paris pour lutter contre le terrorisme, a annoncé le ministère français de l'Intérieur. Khellaf H., 38 ans, est le quatrième depuis juillet à avoir été concerné par cette opération qui, vraisemblablement, n'est pas près de prendre fin de sitôt. Il a été arrêté en octobre 2003 et condamné deux ans plus tard par la justice française pour sa participation à l'entraînement de jeunes gens pour le djihad, notamment en Bosnie et en Afghanistan. Il a été expulsé par bateau depuis Marseille vers Alger en fin d'après-midi, selon le ministère français de l'Intérieur. Trois autres Algériens, condamnés pour leur appartenance au GIA, Amar Heraz, Reda Ameuroud, et Abdelhamid Aissaoui, ont connu le même sort dans le courant de ce mois d'août.