Trois Algériens soupçonnés de terrorisme ont été arrêtés, jeudi, dans la capitale italienne. La police italienne a annoncé, jeudi, l'arrestation de trois ressortissants algériens soupçonnés de liens avec un mouvement terroriste islamiste et considérés comme “potentiellement opérationnels” pour commettre un attentat en Europe. Les trois Algériens seraient, selon le porte-parole des forces spéciales antiterroristes italiennes, affiliés au GSPC (Groupe salafiste pour la prédication et le combat). Arrêtés pour association de malfaiteurs à des fins de terrorisme international, un délit introduit dans le code pénal italien après les attentats du 11 septembre 2001, les trois Algériens devaient être présentés devant un magistrat qui devait décider de leur maintien en détention. Khaled Seraï et Mohamed Larbi ont été capturés à Brescia, à une centaine de kilomètres de Milan, tandis que le troisième homme, Yamine Bouhrama, a été arrêté près de la gare centrale de Naples, la grande ville du Sud considérée par les carabiniers comme une plaque tournante du trafic de faux documents. Les carabiniers ont également découvert aux domiciles des trois hommes du matériel électronique “suspect” et des documents de propagande appelant au djihad. Selon l'agence de presse italienne, Ansa, les trois membres présumés du GSPC, tous trentenaires, n'auraient pas eu seulement le rôle de fournir de faux documents et de récolte d'argent pour des organisations extrémistes, mais ils auraient pu avoir un rôle opérationnel pour un attentat en Europe. Quelques heures après l'annonce de leur arrestation, le quotidien romain Il Corriere della Sera a évoqué des écoutes téléphoniques parlant de “matériel prêt” pour “une attaque contre les infidèles”. L'Italie, dont le gouvernement de centre-droit dirigé par Silvio Berlusconi est un fervent allié de Washington, se sent très menacée par un attentat sur son sol et plusieurs messages de cellules islamistes proches d'Al-Qaïda ont cité la péninsule comme la prochaine cible d'une attaque. Selon les services de renseignements italiens, il y aurait entre 300 et 400 extrémistes islamistes dans le pays. Plusieurs opérations d'envergure ont été menées par les forces de l'ordre, notamment depuis les attentats de Londres en juillet, et des centaines de personnes soupçonnées d'être liées aux radicaux islamistes ont interpellé plusieurs d'entre elles placées en détention. Mais seule une poignée d'individus ont été condamnés à des peines de prison ferme pour terrorisme depuis le 11 septembre 2001. D'autre part, Londres s'apprête à livrer l'Algérien Rachid Ramda aux autorités judiciaires de Paris, qui le réclament depuis dix ans, en liaison avec les attentats de 1995 dans le métro parisien. Ramda a perdu, jeudi, devant la juridiction britannique un ultime appel contre son extradition vers la France. Âgé de 35 ans, l'algérien, membre du GIA, est considéré par la justice française comme le financier des attentats de 1995 à Paris. Il a été arrêté à Londres il y a exactement dix ans, en novembre 1995, et la France n'a depuis cessé de réclamer son extradition. Son extradition n'aura été possible qu'après le tour de vis opéré par Tony Blair après les attentats de Londres. Les avocats de Ramda, après avoir argué que les aveux ayant conduit à la mise en cause en France de leur client avaient été extorqués sous la torture à son coaccusé Boualem Bensaïd, condamné à la réclusion criminelle à perpétuité en 2002, déclarent redouter que leur client finisse par être extradé de France en Algérie où il est sous le coup d'une condamnation à mort par contumace. D. Bouatta