C'est un avion très puissant qui peut prendre plus de 300 passagers avec leurs armes et leurs bagages. L'annonce du crash de l'avion militaire, dans la matinée d'hier, à 7h50mn à Boufarik, a plongé tous les habitants de la wilaya de Annaba dans la consternation. La tragédie qui a fait 257 morts parmi les passagers et 10 membres de l'équipage, dont la plupart sont des personnels de l'Armée nationale populaire, ainsi que des membres de leurs familles, a susciter un élan de soutien aux familles des victimes. Toute la journée d'hier, les Annabis ont gardé les yeux rivés à leurs postes de télévision, pour rester informés dans les moindres détails. Dans les cafés, les magasins et les cybercafés, un calme plat inhabituel renseignait sur l'ampleur de la douleur ressentie par les habitants de Annaba. Entre émotion et tristesse, les gens que nous avons approchés semblent ne pas trouver leurs mots. «Je n'arrive pas encore à réaliser qu'un tel avion ait pu se crasher de la sorte», a répondu difficilement Nacer, ce jeune étudiant en médecine. «C'est un avion très puissant qui peut prendre plus de 300 passagers avec leurs armes et leurs bagages», a ajouté le jeune médecin, qui semble s'y connaître quelque peu en armement. «l'Iliouchine Il-76, est un avion robuste de transport stratégique pouvant se poser sur des pistes non pavées, son crash me semble vraiment énigmatique, sans trop s'attarder sur la question «Je compatis avec les familles des victimes, ce sont des chouhada, Allah Yarhamhoum. J'aurais voulu être avec eux, pour pouvoir apporter une quelconque aide», a-t-il ajouté. De son côté, un autre homme au visage ravagé, se pose des questions: «Cela ne peut pas être un acte isolé... je pense qu'il s'agit d'une blague. Les contrôleurs de l'aviation militaire sont des pros et même les meilleurs parmi les meilleurs», a lancé l'interlocuteur. «Les éléments de notre armée ont une parfaire maîtrise des armes russes, notamment les avions militaires. Et puis, c'est la première fois dans le monde, qu' un Iliouchine Il-76 se crashe, depuis sa mise en service par la Russie», s'est étonné notre interlocuteur. Entre propos de désolation émouvants, des regards à la connotation interrogative, n'ont pas cessé de se croiser, pour, tenter de savoir ce qui s'est passé, ou plutôt ce qui se passe et va certainement se passer. Car, selon plus d'un, le crash accidentel, ne semble pas satisfaire les questions, restées jusque-là, sans réponse, pour des milliers d'Algériens et de Annabis surtout. Cette population, qui s'est de tout temps, démarquée par sa solidarité et son algérianité avec son prochain. «Nous sommes de tout coeur avec les familles des victimes, ont lancé de futures bachelières, rencontrées aux portes ouvertes de l'université de Badji Mokhtar, organisées sur le Cours de la Révolution. Cet espace qui, en un laps de temps, s'est confondu avec la place des Martyrs, où les habitants ont tenu à observer une minute de silence à la mémoire des martyrs du crash de Boufarik. Par ailleurs, la population annabie déplore la non-mise en berne de l'emblème national, sur les institutions de l'Etat à travers la wilaya de Annaba, surtout que le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a décrété un deuil national de 3 jours.