Le gaz de schiste tarde à être exploité «Pour exploiter le gaz de schiste, nous devons attendre 10 ans au moins», a affirmé Guitouni expliquant qu'«il y a différentes dispositions à prendre». Il n'en a pas fallu beaucoup au ministre de l'Energie, Mustapha Guitouni, de revenir encore une fois, sur toute l'actualité marquant son secteur, mais également sur le gaz de schiste qui continue d'être le sujet dominant des débats. Il s'agit notamment de l'exploitation de cette énergie pour laquelle le ministre a, à partir d'Oran, été catégorique, en faisant une déclaration à la hauteur de l'événement, à peine le sujet abordé. Le ministre n'a pas laissé l'occasion passer inaperçue pour apporter une réponse formelle en affirmant qu'«aucun contrat n'a été conclu avec aucune partie dans le domaine de l'exploitation du gaz de schiste». Une telle déclaration en appelle une autre à travers laquelle le ministre a été explicite, sans nier, toutefois, la vision futuriste de l'Algérie quant à passer à l'investissement dans ce domaine, le gaz de schiste. C'est tout simplement une question de temps, le moment que les études lancées soient parachevées. Guitouni dira, lors d'une conférence de presse animée à l'issue de l'ouverture de la 11e édition des Journées scientifiques et techniques de Sonatrach, que «nous sommes encore à l'étape de l'étude». Sur sa lancée, il expliqué les différentes étapes devant être observées dans le cadre de l'exploitation de cette forme d'énergie dans ledit secteur. D'importantes dispositions à prendre «Pour exploiter le gaz de schiste, nous devons attendre 10 ans au moins», a affirmé Guitouni expliquant qu'«il y a différentes dispositions à prendre». «Il s'agit notamment des études et des analyses», a indiqué le ministre ajoutant qu'«il est inconcevable que des moyens et des ressources énergétiques importantes ne soient pas exploités», a-t-il ajouté précisant que «plusieurs études sont menées pour examiner les moyens d'exploitation des différentes ressources énergétiques, très précisément l'exploitation des hydrocarbures en off-shore. C'est donc la déclaration phare du ministre à l'occasion de la tenue, à Oran, des 11es Journées scientifiques et techniques organisées par la Sonatrach dont les travaux ont commencé à la fin de la journée de lundi. Présidé par le ministre de l'Energie, le conclave est rehaussé par la présence de la ministre de l'Environnement et des Energies renouvelables, Fatma-Zohra Zerouati, et du ministre malien du Pétrole. La rencontre est placée sous le thème principal de «Innovation et partenariat dans un contexte mondial de transition énergétique». Au moins 15 00 délégués, représentant 27pays, prennent part à ce rendez vous où des responsables de grandes firmes pétrolières et parapétrolières sont également présents. Il s'agit entre autres de hauts responsables de groupes Total, Cepsa et ENI. La journée de lundi n'a pas laissé de répit pour le ministre en se rendant sur plusieurs chantiers mais aussi pour faire d'importantes déclarations, notamment en ce qui concerne l'investissement dans l'électricité et sa production, mais en grande quantité, sinon en quantité répondant aux attentes des consommateurs. Les projets, lancés en ce sens, le sont à court terme. Aussi, Guitouni a affirmé, convaincu et déterminé, que «l'Algérie ambitionne de produire quelque 25 000 mégawatts d'électricité à l'horizon 2025». Vers l'exportation de l'électricité «De telles quantités seront produites par des centrales électriques classiques et 2 000 autres à partir des stations d'énergie solaire», a-t-il expliqué lors de la visite d'inspection qu'il a effectuée au projet de réalisation d'une centrale électrique à turbines à gaz, dans la daïra de Boutlélis, commune située à l'extrême ouest de la wilaya d'Oran. Si l'Algérie est consommatrice d'une telle énergie, l'exportation est également à l'ordre du jour. Le ministre est plus que jamais convaincu d'une telle évidence, avec comme préalable que la demande locale soit entièrement satisfaite. Guitouni a, à partir d'Oran, souligné que «l'exportation de l'électricité sera envisagée lorsque les besoins du pays seront comblés». «Elle (l'exportation) se fera, en premier lieu, vers la Tunisie et la Lybie», a-t-il annoncé signalant que «des échanges se font déjà à la demande, lorsque la nécessité se fait sentir». Selon le ministre, «le pic de consommation de l'ordre de 15 000 mégawatts est atteint au mois de juillet de chaque année, alors que le reste de l'année, celui-ci ne dépasse guère les 8 000 mégawatts». Pour le projet portant sur la réalisation de la centrale électrique de Boutlélis, le ministre n'a pas dissimulé son satisfecit vu le taux d'avancement des travaux qui a atteint les seuils de 65%. En décembre de l'année dernière, le même projet tournait autour de 33%. Un tel équipement de haute facture sera opérationnel dès le mois de juillet en fournissant une quantité égale à 446 mégawatts d'électricité. Les projets du président «Ils (449 mégawatt, Ndlr) alimenteront la région d'Oran et les wilayas limitrophes, tandis que la seconde tranche de 223 mégawatts sera livrée à la fin septembre», a annoncé le ministre. Pour le ministre, ledit projet est d'une «importance» capitale étant donné qu'il est réalisé par des compétences algériennes». A l'occasion, Mustapha Guitouni a rappelé que «ce projet fait partie du programme du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, qui compte, actuellement, sur la réalisation de centrales électriques pour produire quelque 8 000 mégawatts d'électricité». La centrale de Boutlélis est de production d'envergure nationale. C'est ce qu'a affirmé le P-DG de la Compagnie de l'engineering de l'électricité, Mohamed Chikhaoui, en déclarant que «la production de la centrale de Boutlélis sera intégrée dans le réseau national». Sur sa lancée, il a ajouté que «les centrales électriques en cours de réalisation produiront quelque 8 000 mégawatts d'électricité». Dans le sillage de ses déclarations, Mohamed Chikhaoui fait état d'un large programme visant la mise en place, à court terme, de tels équipements en annonçant un programme de construction de centrales s'étalant sur 10 ans. Des centrales produisant 1 500 mégawatts seront construites chaque année avec des équipements, notamment des turbines à gaz, construites en Algérie, à l'usine de Batna», a-t-il déclaré, ajoutant que dans le secteur de l'électricité, quelque 1 500 projets, dont des centrales, des transformateurs et des réseaux de transport d'électricité, sont en cours de réalisation». Et les finances ne risquent pas de manquer. Mohamed Chikhaoui fait état d'un budget de 10 millions de dollars mobilisés à cet effet. Le P-DG de la Compagnie de l'engineering de l'électricité a fait savoir que «l'usine de Batna produira quatre turbines à gaz par an, deux fonctionnant à la vapeur et deux autres au gaz». Un projet de construction de transformateurs est à l'étude avec un partenaire indien. Ce sont donc là, les projets énergétiques lancés aussi bien par le ministère de l'Energie que par le groupe pétrolier Sonatrach et la Sonelgaz.