Le taux de couverture en électricité et en gaz de ville pour la wilaya d'Oran s'élève respectivement à 98% et 80%. Ces chiffres ont été communiqués, samedi, par le ministre de l'Energie, Mustapha Guitouni, en visite de travail dans la capitale de l'Ouest, où il devait inspecter plusieurs projets, ainsi que de nouvelles structures de Sonelgaz. Notamment pour ce qui est de l'alimentation en énergie électrique, le ministre s'est déclaré satisfait du développement de ce secteur, qui enregistre globalement aujourd'hui à l'échelle nationale une capacité de production de 18 000 MW, alors que celle-ci n'était que de 3 900 MW en l'an 2000. Mais cela a un coût et l'effort financier consenti par l'Etat, durant ces 17 dernières années, est évalué à 150 millions de dollars. La réalisation de la centrale électrique de Boutlélis, objet de la visite de la délégation ministérielle, au même titre que le centre de transformation d'El Mactaâ, entre dans ce cadre. La centrale de Boutlélis, un projet qui a accusé un certain retard, mais dont la mise en fonction est prévue pour cette année, devra également alimenter les wilayas de Aïn Témouchent et de Tlemcen. Les investissements sont lourds et la demande sur l'énergie électrique ne cesse d'augmenter, et c'est pour cela que le ministre insiste sur la rationalisation de la consommation et met en avant le concept d'économie d'énergie, mais aussi des dépenses. Une augmentation des tarifs n'est cependant pas à l'ordre du jour pour le moment et l'Etat continue à soutenir les prix en vendant à 4 DA l'unité de référence, alors que son prix de revient est de 12 DA. Vu ses capacités de production importantes, l'Algérie exporte déjà de l'électricité vers la Tunisie (150 MW), mais aussi vers le Maroc (100 MW). Un projet d'exportation vers la Libye est en phase de discussion. Le ministre indique également que des mesures concrètes sont prises pour réussir, en fonction des objectifs tracés, la transition énergétique vers le renouvelable, dont principalement le solaire, mais pas seulement, car les bouquets concernent également l'éolien. Mustapha Guitouni rappelle à ce propos que l'expérience algérienne remonte aux années 1980, avec la réalisation des premières stations solaires au sud du pays et cumulant aujourd'hui une capacité de production de 350 MW appelée à être augmentée de 100 à 150 MW très prochainement. Sur un autre registre, concernant la possibilité d'exploiter le gaz de schiste, le ministre estime que ce dossier, actuellement en phase d'étude, ne sera pas à l'ordre du jour avant 5 à 10 ans.