L'augmentation sur salaire et le grand investissement algéro-émirati à Annaba, un nouvel élan pour redorer le blason du fleuron de l'industrie en Algérie. En tout cas, c'est ce qui ressort de l'intervention du secrétaire général du bureau syndical du complexe d'El Hadjar. Animant une assemblée générale, l'interlocuteur a annoncé une augmentation sur salaire de 9 000 DA, avec effet rétroactif depuis janvier 2018. En plus d'une augmentation de 100 DA, pour la prime de panier, qui était de 350 DA. Ces acquis et bien d'autres en perspective, sont le fruit de la stabilité du complexe. «On a négocié avec la direction générale du complexe sans le recours aux grèves qui était autrefois, la règle de ceux qui ne servaient que leurs intérêts», a lancé Noureddine Amouri. L'orateur a, lors de son allocution mis en exergue l'impact de la stabilité et du pacte social, qui selon lui, sont à l'origine de ces acquis et de la continuité, qui ont permis au complexe de décrocher d'importants investissements. Au-delà, il y a eu une motivation de la conscience professionnelle des sidérurgistes qui, selon Amouri, le porte-parole de la masse salariale d'El Hadjar, a eu l'envie de replacer le complexe sur son podium de fleuron de l'industrie en Algérie et en Afrique, qui est de plus en plus grandissante. S'adressant à ceux qui ont fait du complexe une entité morte, le SG d'El Hadjar appuyé par quelque 5000 sidérurgistes a déclaré: «A ceux qui en 2014, ont douté de la continuité d'El Hadjar, après l'avoir abandonné en tas de ferraille et pas productif, je dis que ce sont la stabilité et la persévérance des sidérurgistes qui l'ont fait renaître de ses cendres et pu gagner le pari.» Un challenge gagné comme dit par Amouri, grâce à la décision courageuse du président de la République, dont sa récupération, après un partenariat algéro-indien chaotique et l'injection de plus de 500 millions de dollars pour le plan d'investissement global a été la bouée de sauvetage pour des milliers de sidérurgistes. C'est en louant ce grand geste du chef de l'Etat, que le bureau syndical et l'ensemble des employés de l'usine qui se sont fixé un challenge, et pas des moindres, celui de passer à la vitesse supérieure, tant pour l'alimentation du marché local, national et passer au mode de l'exportation. Un optimisme, pour ne pas dire un défit de taille, notamment avec le feu vert du CPE, pour le projet de sidérurgie algéro-émirati à Annaba. L'annonce du projet qui sera implanté sur une assiette foncière à l'intérieur du complexe, semble motiver au plus haut point les sidérurgistes inspirés à mieux gérer les défis qui les attendent. Pour les travailleurs du complexe d'El Hadjar algéro-émirati, c'est un symbole de relance et de réussite de la production sous toutes ses formes. Sur ce point précis, notamment en ce qui concerne le cahier des charges, le SG du complexe, répondant à une question de L'Expression, et au bout d'un optimisme bien distingué, dira: «Cela fait 3 à 4 mois que le complexe fonctionne avec la vente de ses produits. Ces derniers sont estimés à 2 600 t/j et parfois un pic de 3 000 t/j de production. Nous avons des commandes de Tunisie, du Maroc, de la Syrie et l'Italie et d'autres pays, à qui nous vendons nos productions», devait préciser notre interlocuteur. En somme, pour ce dernier, le projet du groupe Sider et Emirat Dzayer steel, semble servir de facteur promoteur de bonne volonté au sein des travailleurs du complexe pour, non pas rivaliser avec ce nouveau projet, mais mieux encore, travailler dans la complémentarité de l'un à l'autre. Pour l'heure et au moment où les forces semblent converger entre cadres, employés et direction générale du complexe, pour hisser la production sidérurgique de cette entité économique, le CPE vient de donner son aval pour un partenariat algéro-émirati. Il s'agit de la création d'un partenariat mixte régi par la règle des 49/51% entre l'Algérie et les Emirats arabes unis. Pour un coût global de 1,16 milliard d'euros (plus de 162 milliards DA), le projet est financé à hauteur de 30% sur fonds propres et 70% par crédits bancaires à 3,5% d'intérêt, le projet sera installé au sein même du complexe d'El Hadjar. Dénommé Emirat Dzayer Steel (EDS), selon sa fiche technique, ce partenariat une fois concrétisé, devra générer quelque 1 670 nouveaux postes de travail directs, répartis sur 5 ans, et autant de nouveaux emplois indirects. Ce qui devrait atténuer un tant soit peu le taux de chômage dans la wilaya de Annaba. En attendant la mise sur pied de ce projet, dont les délais de réalisation sont fixés à 24 mois, le complexe sidérurgique d'El Hadjar, lui, reste le fleuron de l'industrie et Annaba la capitale de l'acier.