Depuis l'éclatement de la polémique «Ferkous», les hautes autorités sont en train de mettre en avant les «zaouïas» et le «soufisme» pour un retour à un islam de paix et de tolérance. Le soufisme antidote contre l'extrêmisme religieux! C'est en tout cas ce que semblent penser les hautes autorités du pays. En effet, le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aïssa, encore une fois fait la promotion de ce dogme religieux. En effet, le ministre s'était rendu jeudi dernier à Djelfa pour présider l'ouverture des travaux d'un colloque national sur le «rôle des zaouïas dans le rayonnement de l'islam en Afrique» à la zaouïa de Cheikh Ahmed Falkouma à Aïn Afka (140 km au nord du chef-lieu de la wilaya). Lors de son intervention, Mohamed Aïssa a insisté sur le rôle du soufisme en tant que moyen d'éducation et de formation de l'individu. «Il a été indispensable dans les zaouïas, véritables phares en Algérie et dans le Nord de l'Afrique toute entière, où les armées trouvaient appui pour la défense de cette terre contre les croisés en provenance du Portugal et de l'Espagne après la chute de l'Andalousie», a-t-il soutenu. «Les soufis dans ces retraites et casernes étaient d'un grand apport pour le moral des soldats à travers l'éducation spirituelle», a-t-il rappelé pour ce qui sonne comme une nouvelle réponse aux rigoristes qui tentent «d'abreuver» l'Algérie d'un islam de l'extrémisme. Surtout que le ministre des Affaires religieuses n'a pas hésité a dénoncer «ceux qui tentent d'occulter cette histoire et de remettre en cause cet héritage qui fait la fierté des nations». Comprendre par là, ceux qui veulent ramener des pratiques religieuses contraires à notre islam de paix et de tolérance. Ce n'est pas la première sortie du genre de Mohamed Aïssa. Depuis l'éclatement de la polémique «Ferkous», cet imam salafiste qui avait publié une longue tribune sur son site officiel où il a exclu des «fidèles à la tradition du Prophète (Qsssl)» (ahl as-sunna wa al-jamaâ), une large catégorie de la société, notamment ceux qui font grève au nom des libertés démocratiques et des droits des femmes. Mais pas seulement! Il avait aussi exclu les ibadites et Frères musulmans... Depuis cette «pollution» du débat public, les autorités ont pris conscience du danger qui vient de ce genre de prédicateurs jusque-là «tolérés». Il a ainsi été décidé de mettre en avant les zaouïas et le soufisme, reconnus de par le monde comme un bon «remède» contre l'extrémisme. Ainsi, depuis cet incident on assiste pratiquement chaque semaine à un événement comme celui de Djelfa, qui voit la présence de plusieurs cheikhs de zaouïas, des enseignants, des chercheurs universitaires et des imams. Mais surtout le ministre des Affaires religieuses qui montre le parrainage de l'Etat et envoie un message fort aux extrémistes: la récréation est finie!