Le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs a «bombardé» ceux qu'il qualifie de promoteur de la haine et de la rancoeur. Il a ainsi appelé les participants à rompre tout lien avec eux. Alors que la polémique «Ferkous» bat son plein, un séminaire a été organisé, jeudi dernier, par l'Union nationale des zaouïas d'Algérie (Unza) en collaboration avec l'Union mondiale du soufisme. Un hasard? En tout cas, le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs a tenu à être présent à cet évènement qui s'est déroulé à Dar El Imam (Alger). Mohamed Aïssa a «bombardé» ceux qu'il qualifie de promoteurs de la haine et de la rancoeur. Il a ainsi appelé les participants à rompre tout lien avec eux. «Il faut rompre tout lien avec ceux qui nuisent à l'image de l'Algérie», a-t-il soutenu non sans mettre en garde contre ceux qui s'attaquent au pays. «L'Algérie est rompue à leur tenir fermement tête», a-t-il poursuivi. Mohamed Aïssa en remet une couche en soulignant que «la lutte contre la rancoeur et la haine chez les jeunes et la consécration du dialogue et de l'amour parmi les Algériens sont de la responsabilité de tout un chacun». Une flèche empoisonnée en direction de «Ferkous» et ses amis salafistes. Cet imam, représentant officieux des wahhabites en Algérie avait publié une longue tribune sur son site officiel où il exclut des «fidèles à la tradition du Prophète (Qsssl)» (ahl as-sunna wa al-jamaâ), une large catégorie de la société, notamment ceux qui font grève au nom des libertés démocratiques et des droits des femmes. Mais pas seulement! Il avait aussi exclu les ibadites et Frères musulmans... Une vive polémique s'en est suivie! Mohamed Aïssa n'avait pas tardé à réagir en promettant que l'Etat allait sévir contre ce dangereux dérapage. «On va faire face aux idées sectaires qui tentent de diviser la société», s'était-il notamment engagé. Celui qui est considéré comme l'ennemi numéro un des salafistes à cause de l'islam modéré qu'il préconise était allé plus loin en rappelant que c'était «cette pensée qui a produit la tragédie des années 1990». L'Etat a donc mobilisé les zaouïas et les soufis pour contrer cet extrémisme des plus inquiétants!«Les vertueux de la société, dont l'Unza et l'union mondiale du soufisme travaillent à ancrer le dialogue et l'amour parmi les Algériens», a insisté le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs contre pour montrer que la récréation était finie pour les promoteurs de la haine au nom de la religion. Il faut dire que beaucoup de spécialistes considèrent les «zaouaïas» et le «soufisme» comme le meilleur moyen pour contrer l'extrémisme religieux, que prônent le wahhabisme et ses appendices. Les discours qu'ils prônent ont résisté à la montée en puissance des salafistes. Ils ont conservé l'islam traditionnel, modéré et de paix. Ils sont le rempart contre l'extrémisme violent, dont l'Algérie a tant souffert. Le président de l'Unza, Mahmoud Omar Chaâlal a de suite répondu présent à cet appel au pied. Il annonce la tenue prochaine d'une rencontre islamique en Algérie autour du référent prophétique et qui sera consacrée à l'étude des questions et défis du temps présent et à «mettre en place un cadre civilisationnel solide pour se concerter avec les ouléma et les instances mondiales sur ce sujet». Comprendre: il sera expliqué par des textes religieux que les dérapages de Ferkous and Co n'ont rien à voir avec l'islam...