Un hommage mérité à un grand artiste Belaïd Tagrawla est, entre autres, coauteur et interprète de deux célèbres chansons: «Fadhma N'soumer» et «Yemma thedda haffi», deux véritables hymnes à l'amour qui débordent de symbolique et de tendresse. C'est donc un artiste qui le mérite bel et bien auquel il sera rendu hommage aujourd'hui, samedi 28 avril, dans la ville de Tizi Ouzou. Honorer les artistes et hommes de culture, de leur vivant, est devenu une tradition dans la wilaya de Tizi Ouzou où on n'attend plus, comme cela se faisait dans le temps, que l'artiste ne soit plus de ce monde pour louer son apport à l'art et l'honorer. L'initiative de rendre hommage à Belaïd Tagrawla, qui fait partie des artistes ayant lancé le célèbre groupe, Tagrawla, revient à plusieurs parties comme le village natal de l'artiste à savoir Taddart Oufella dans la commune de Aït Oumalou, l'association culturelle «Tafat n usirem» et bien sûr la direction de la culture de la wilaya de Tizi Ouzou. Les organisateurs révèlent que le programme de cette journée d'hommage aura à son menu une riche exposition sur le long parcours du chanteur Belaïd Medjkane (c'est le vrai nom de Belaïd Tagrawla). Cette exposition comprendra aussi une partie relative à la facette d'animateur chevronné de la Chaîne 2 (Radio algérienne d'expression amazighe). Ce rendez-vous, donné à la Maison de la culture «Mouloud-Mammeri» à partir de 10 heures sera ponctué par une table ronde animée de témoignages vivants et oculaires de personnes ayant connu et côtoyé longuement et de très près Belaïd Tagrawla dont ses amis du village, à la radio... La table ronde sera suivie de la projection d'un documentaire sur la vie de Belaïd Tagrawla. A partir de 13 heures, dans la même journée, un gala artistique est prévu et verra la participation de plus de 30 chanteurs, dont l'estime portée à l'égard de Belaïd Tagrawla est avérée. Parmi les chanteurs ayant confirmé leur participation à cet hommage, on peut citer Taleb Tahar, Hocine Ouahioune, Ali Meziane, Djamel Kaloun, Rabah Ouferhat, Amar Sersour, Malik Kezoui, Youcef Guerbas et la liste est encore longue, précisent les organisateurs. A la fin du gala, des prix seront remis aux participants et des cadeaux à l'artiste du jour, Belaïd Tagrawla. Il y a lieu de rappeler que Belaïd Tagrawla est l'un des piliers du groupe de musique et de chant d'expression kabyle portant le nom de Tagrawla. C'est à la fin des années 70, plus particulièrement en 1977, qu'un groupe de cinq étudiants fréquentant l'université des sciences et technologies, Houari Boumediene de Bab Ezzouar à Alger décide de donner un prolongement effectif à leur passion, en fondant ce groupe à la faveur de l'éclosion d'un certain nombre d'autres groupes, ayant choisi de prendre une autre direction en optant pour le style moderne. Ils s'appellent Idir, Khelifa, Ahcene, Hsissou et Omar. Belaïd ne rejoindra le groupe qu'en 1980 mais sa touche sera un véritable coup de fouet pour la troupe qui va plus loin et plus vite. D'autres membres rejoindront le groupe plus tard comme Lounès et Fazil. Le groupe Tagrawla enregistre son premier album en 1981 en France. Il comprend sept chansons. Mais c'est incontestablement la chanson «Fadhma N'soumer» puis plus tard «Yemma thedda haffi» qui feront les plus beaux jours de ce groupe de chant. Deux hymnes à la femme algérienne et kabyle en particulier que fredonneront, pendant des années, les enfants et les adultes à plus d'une occasion. Il s'agit, pour le premier titre, d'une chanson en hommage à la résistante contre l'armée colonialiste Fadhma N'soumer. Quant à la deuxième, le groupe Tagrawla décrit le mode de vie de la femme kabyle dans les villages, un mode de vie certes rude, mais plein de beauté et de naturel. Parmi les scènes merveilleusement décrites dans cette chanson pathétique qu'on ne se lassera jamais d'écouter, il y a celle de la cueillette des olives dans les champs. Des images qui font rêver les nostalgiques.