Le face-à-face mortel des jeunes Palestiniens et de l'armée sioniste Depuis des années, les responsables politiques et militaires sionistes n'arrêtent jamais de justifier leurs exactions présentées comme des actions de légitime défense face à des jeunes parfois à peine sortis de l'enfance, armés de pierres dans le meilleur des cas... Les exactions de l'armée sioniste qui a tué 16 Palestiniens vendredi n'ont pas empêché de nouvelles manifestations, à la frontière entre la bande de Ghaza et l'Etat hébreu. Par milliers, des jeunes et des adultes femmes et hommes ont bravé les soldats israéliens qui n'hésitent pas à tirer sans sommation aucune sur des personnes à mains nues, de sorte que la journée de vendredi aura été une des plus meurtrières dans la bande de Ghaza soumise à un blocus depuis des années. Nullement impressionnés par la violence meurtrière sioniste, vivement encouragée par le gouvernement de Benjamin Netanyahu, les manifestants ont de nouveau investi la zone frontalière pour poursuivre le mouvement de protestation prévu durant six semaines afin d'exiger le «droit au retour» des réfugiés palestiniens, contraints à l'exil par l'Etat hébreu. L'enterrement des 16 victimes de la barbarie sioniste a eu lieu hier avec des hommages aux martyrs et des drapeaux palestiniens agités par un grand nombre de participants. Une grève générale a été décrétée qui concerne la bande de Ghaza et la Cisjordanie occupée. Déployée tout au long de la barrière qui sépare la bande de Ghaza du territoire israélien, l'armée sioniste tire à vue sous prétexte de «heurts» avec les jeunes Palestiniens et est placée dans un état d'alerte maximal. Depuis des années, les responsables politiques et militaires sionistes justifient les exactions comme des actions de légitime défense face à des jeunes armés de pierres. En témoigne la récente réduction de peine (?...) du soldat franco-israélien pris en flagrant délit de meurtre lorsqu'il a froidement achevé un jeune Palestinien blessé. Pour les besoins de la mise en scène, il y eut un simulacre de procès et une peine prétendument appliquée. Le reste, on le devine sans peine. Car le sionisme a ses raisons que la raison ne connaît pas. La chose est suffisamment rare pour mériter d'être signalée, une agence de presse occidentale a rendu compte des terribles épreuves du peuple palestinien en écrivant que l'armée sioniste explique ses dérives par le fait que «les manifestants usent de pierres et de cocktails Molotov» et que, «certains ont tenté d'endommager la clôture, d'infiltrer Israël, et essayé d'attaquer des soldats le long de la frontière». Ces tentatives, observe l'agence, n'ont fait «aucun blessé du côté israélien». Des organisations des droits de l'homme s'interrogent sur les tirs à balle réelle et dénoncent un usage disproportionné de la force, de sorte que le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a demandé une «enquête indépendante et transparente» sur ces exactions meurtrières. Selon le ministère de la Santé palestinien dans la bande de Ghaza, 16 Palestiniens ont été tués et plus de 1 400 blessés ont été enregistrés vendredi, premier jour des manifestations. Le président palestinien Mahmoud Abbas a décrété le samedi 31 mars «Jour de deuil national» et accusé Israël d'être l'unique responsable de ces morts. «Le grand nombre de martyrs et de personnes blessées dans ces manifestations populaires pacifiques prouve que la communauté internationale doit intervenir pour assurer la protection de notre peuple palestinien», a-t-il réclamé. Comme à son habitude, l'armée sioniste a réagi aux condamnations par son porte-parole qui a qualifié hier les événements d' «activité terroriste organisée». Et de surenchérir en ajoutant que «si cela continue, nous n'aurons d'autre choix que de répondre à l'intérieur de la bande de Ghaza contre les cibles terroristes que nous croyons être derrière ces événements». On ne peut faire fi, mieux que cela, des constats des ONG telles que Human Rights Watch (HRW) qui considère le nombre de morts et de blessés «particulièrement choquant» et estime que «les allégations israéliennes de violences par certains manifestants ne changent rien au fait que l'utilisation de la force meurtrière est interdite par le droit international, sauf pour faire face à une menace imminente». La «grande marche du retour» est organisée à la faveur de la «Journée de la Terre», qui commémore, le 30 mars de chaque année, la mort en 1976 de six Palestiniens pendant des manifestations contre la spoliation de leurs terres par les colons sionistes alimentés et soutenus par le gouvernement de l'Etat hébreu, mais aussi par des organisations américaines, entre autres, comme celle dirigée par le gendre et conseiller du président Donald Trump, Jared Kushner, actuellement sous la double enquête du procureur général Robert Mueller et du régulateur du service financier de New York, quelques mois après avoir puni le Qatar de lui avoir refusé le demi-milliard de dollars qu'il réclamait pour son... entreprise, en avril 2017. Hier soir, ils étaient plusieurs centaines à braver les menaces israéliennes pour signifier que le mouvement de protestation n'en est qu'à son début. L'Autorité palestinienne a accusé, pour sa part, les Etats-Unis de bloquer une résolution à l'ONU condamnant les violences de l'armée d'occupation israélienne dans la bande de Ghaza, «une attitude qui permet à l'Etat hébreu de poursuivre son agression contre le peuple palestinien et l'encourage à défier les résolutions» de la communauté internationale.