Le président de la République Exigeant des travailleurs plus de mobilisation pour remporter la bataille du développement, le président a assuré que ces derniers sont en droit d'aspirer à davantage d'acquis sociaux et a appelé au dialogue constructif afin de surmonter les conflits. Il a cependant précisé que le dialogue doit impérativement tenir compte «de la difficulté de la conjoncture financière que traverse le pays». Pour appuyer le vibrant hommage qu'il a rendu, hier, aux travailleurs algériens, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a tenu, dans un message à l'occasion de la Journée internationale du travail, lu en son nom par le ministre de l'Intérieur, Nouredine Bedoui, à rappeler les réalisations accomplies par l'Algérie durant les deux dernières décennies avant d'affirmer que ces réalisations ont été l'oeuvre des travailleurs. «Nul ne peut, aussi ingrat et aussi injuste soit-il, nier les réalisations de l'Algérie, ces deux dernières décennies, dans tous les domaines du développement et de réformes», a écrit le président de la République soutenant, quelques lignes plus loin que «le mérite de toutes les réalisations accomplies par l'Algérie, ces dernières années, revient en premier lieu à nos travailleurs et travailleuses dans les chantiers, les fermes et les bureaux, et dans l'ensemble des sites de construction et d'édification». A ces derniers, le premier magistrat du pays n'omet pas de lancer un nouvel appel pour «plus de mobilisation pour parfaire la performance et remporter la bataille du développement dans le contexte d'une impitoyable concurrence mondiale». Abdelaziz Bouteflika est revenu, dans le détail, sur les réalisations de l'Algérie que ce soit sur le plan politique, social ou économique. Politiquement, l'Algérie a réussi «la consolidation du système démocratique pluraliste et la promotion des droits et libertés» a affirmé le président citant, juste après, les progrès économiques et sociaux atteints que ce soit en matière de réalisation de millions de logements, la réduction du chômage, l'évolution dans le domaine de l'éducation et de l'enseignement ainsi qu'en matière de prestations sociales et d'amélioration du niveau de vie de la population. «L'Etat veille à apporter un grand soutien aux prix d'un nombre important de besoins de première nécessité et de prestations sociales, un soutien représentant dans ses différentes formes plus de 30 milliards de dollars annuellement», a précisé le chef de l'Etat qui tout en affirmant que le pays a fait un saut qualitatif dans le perfectionnement de ses capacités économiques avec la création de centaines de milliers de moyennes entreprises, la consolidation des infrastructures de base ainsi que l'augmentation du revenu global du pays, a cependant, reconnu que cela «demeure insuffisant». Surtout en raison de la dépendance excessive et à ce jour, des capacités financières du pays aux hydrocarbures. «J'ai tenu, face à cette situation, à ce que notre processus de développement ne soit pas arrêté ou remis en cause et veillé au maintien des principes de notre politique sociale. En dépit de ces difficultés, l'Etat poursuit la dépense dans les domaines social et culturel, la réalisation des infrastructures de base et des logements et l'encouragement de l'investissement par des avantages importants aux dépens des revenus du Trésor public» a insisté le président Bouteflika, mais non sans reconnaître que «nos potentialités économiques requièrent de nous davantage de réformes, de rationalisation de nos méthodes et de mobilisation de nos capacités». Les difficultés financières du pays doivent inciter à une politique de rigueur accompagnée de réformes et c'est le président de la République qui veillera personnellement à son application, comme il l'a écrit dans son message «les difficultés financières actuelles de l'Etat sont devenues un facteur incitant à davantage de bonne gouvernance et de rationalisation des dépenses publiques et j'y veillerai personnellement». Pour Abdelaziz Bouteflika, ces difficultés représentent une aubaine pour le pays, permettant de faire «émerger son large potentiel économique dans tous les domaines afin de renforcer les conditions de vie de notre peuple, donner à notre pays le droit aux échanges économiques internationaux et réduire la dépendance de l'Algérie aux hydrocarbures.» Un défi qui doit être relevé dans le cadre tripartite de dialogue et de complémentarité des efforts entre l'Etat, les travailleurs et le patronat, a expliqué le chef de l'Etat qui a profité de ce message, pour exhorter les signataires du Pacte économique et social «à un sursaut pour travailler ensemble au service de l'Algérie et de la prospérité de son peuple». Le président a ainsi appelé le gouvernement à continuer à associer ses partenaires économiques et sociaux à la mise en oeuvre de leur pacte commun, à la promotion des réformes et à la relance du développement économique et social. Il a aussi appelé le partenaire économique à davantage de mobilisation «étant donné que l'entreprise économique est le levier essentiel de l'économie et l'instrument par excellence pour améliorer la qualité, gagner la compétitivité et ouvrir à notre produit économique les marchés internationaux». Aux travailleurs et travailleuses, le président a demandé plus de mobilisation pour remporter la bataille du développement, mais tout en assurant que ces derniers «sont en droit d'aspirer à davantage d'acquis sociaux». Raison pour laquelle il insiste sur «le dialogue sérieux et constructif afin de surmonter tous les conflits dans le cadre de la loi». Cependant, le dialogue doit impérativement tenir compte «de la difficulté de la conjoncture financière que traverse le pays». En cette période de grèves qui secouent le pays, le chef de l'Etat ne pouvait être plus clair, dans ses réponses à l'adresse des travailleurs grévistes et leurs représentants syndicaux.