Le chef de l'Etat n'entend pas avoir une presse aux ordres Le dénigrement dont est victime le pays est la conséquence de son attachement à «sa liberté et à l'indépendance de sa décision». Les médias ont le devoir d'user de la liberté d'expression que leur octroie la loi pour critiquer l'action des pouvoirs publics. Cela est un fait, souligné par le président de la République dans le traditionnel message à la famille des médias à la veille de la Journée mondiale de la Liberté de la presse. Le chef de l'Etat a «veillé résolument à faire émerger un rôle central» de la presse nationale dans «toutes les réformes à mener» et face à «tous les défis auxquels l'Algérie fait face». Cela est clairement traduit par le Code de l'information où l'on constate la dépénalisation du délit de presse. Dans son message, le président Bouteflika a souligné que l'Algérie «peut s'enorgueillir de la dépénalisation du délit de presse». Plus encore, le pays ne compte «aucun journaliste incarcéré en raison de l'exercice de sa mission d'information».Toutes ces mesures et ces réformes engagées ont certes permis à l'Algérie de connaître une grande liberté de ton de ses médias, mais cela ne constitue pas la seule mission de la presse, au regard des défis qui s'imposent au pays. Pour le chef de l'Etat, les journaux, les télévisions et les sites d'information ont l'autre devoir, celui de faire barrage aux tentatives de déstabilisation du pays. En effet, l'Algérie «mise sur ces médias pour faire face aux multiples défis auxquels elle est confrontée au plan interne et à d'autres qui la menacent au plan extérieur, à l'instar de plusieurs pays dans le monde», a insisté le président de la République. Sur sa lancée, il a estimé nécessaire que les médias nationaux travaillent à la «vulgarisation de la véritable image» du pays. Il est question de combattre les informations tendancieuses qui donnent une fausse image de l'Algérie à l'étranger. Pour le chef de l'Etat, le dénigrement dont est victime le pays, tant au plan économique que politique est la conséquence de son attachement à «sa liberté et à l'indépendance de sa décision». Le refus de l'Etat algérien de céder aux pressions exercées par des puissances étrangères lui est retourné à travers «des campagnes de diffamation, voire à des tentatives de déstabilisation par la fomentation de dissensions, de crises et de problèmes de manière à leur faire accroire que la seule issue est de solliciter leur protection», insiste le président. L'appel à l'endettement extérieur, la diabolisation du financement non conventionnel et les notations, souvent, mauvaises de l'Algérie, illustrent assez bien cette guerre de l'intox qui lui est livrée. Les enjeux géostratégiques qui traversent le monde font que certaines puissances «avides de domination, n'acceptent pas facilement les Etats et les peuples attachés à leur liberté et à leur indépendance de décision», note le président de la République. L'Algérie est de ces Etats qui résistent au diktat des puissants. Elle «se distingue par cette indépendance de décision et de choix». La conséquence de cette posture patriotique fait qu'elle a «pâti de la calomnie et a été ciblée par une déstabilisation de ses fondements.» Le président de la République ne minimise pas le danger. «La menace est aujourd'hui plus grande avec le développement de l'information électronique, qui ne connaît pas de frontières et qui parvient directement à tout un chacun.» L'enjeu étant ce qu'il est, le chef de l'Etat n'entend pas avoir une presse aux ordres. «Avoir des divergences de vues et d'opinions à l'intérieur de notre pays est quelque chose de normal et de naturel, c'est la base même de la démocratie pluraliste», insiste-t-il. «Mais lorsque l'Algérie, notre seule et unique patrie, est en jeu, nous devons nous unir et parler d'une seule et même voix», a affirmé le chef de l'Etat. Cette mission de défense du pays dans la guerre des médias qui bat déjà son plein à travers la planète, n'exempte pas la presse de son rôle d'éveilleur des consciences. Le président de la République appelle les médias nationaux à prendre part au «changement des mentalités dans notre société et la réforme substantielle en vue de relever les défis de l'heure à tous les niveaux».Tout en demeurant «constant dans nos principes nationaux de justice sociale», de «l'équilibre régional en matière de développement» et dans «l'attachement à toutes les composantes de notre identité nationale». Un rôle pédagogique donc, destiné à amener «notre société (à) progresser davantage vers la sacralisation du travail, la performance économique, la réhabilitation du civisme et la vulgarisation des valeurs de la modération et du juste-milieu», insiste le Président. Pour ce faire, le chef de l'Etat plaide en faveur de «l'explicatif, le débat et l'argumentaire». En d'autres termes, les médias ont le devoir sacré d'animer avec efficacité la scène sociale et politique.