La corporation des journalistes de la wilaya de Béjaïa a célébré, hier, la Journée mondiale de la liberté de la presse, qui coïncide avec le 3 mai, dans l'union. Ainsi, l'Association des journalistes et des correspondants de Béjaïa (Ajcb) a organisé, outre le rituel dépôt d'une gerbe de fleurs à la placette de la Liberté de la presse, baptisée au nom du journaliste assassiné Saïd Mekbel, une conférence à la bibliothèque de la wilaya où une communication a été faite par l'écrivain journaliste Amar Belhimer devant un parterre de journalistes et correspondants ainsi que des invités. «La liberté de la presse: état des lieux en Algérie». Une liberté qui ne se pose pas en matière de loi, mais en termes de finances, sachant qu'aujourd'hui plus de 60 journaux ont jeté l'éponge, faute de moyens financiers. Une vente-dédicace de ses oeuvres, dont «les voies de la paix, les dix nouveaux commandements de Wall Street, les printemps des déserts» a ponctué cette célébration. Bien évidemment, il a été question d'évaluer le combat pour la liberté de la presse en Algérie, mais aussi de l'ensemble des contraintes auxquelles font face quotidiennement les journalistes de province, telles que la rétention de l'information, la précarité de leur situation socioprofessionnelle, le verrouillage du champ audiovisuel, le monopole de l'Etat sur la manne publicitaire institutionnelle... «Je pense qu'il faut cesser de folkloriser davantage cette date symbolique qui représente, à mon sens, un moment de lutte. Sa célébration ne devrait en aucun cas être mise sous la tutelle d'une institution de l'Etat, encore moins sous le patronage d'une autorité quelconque, d'autant plus que la liberté d'expression est loin d'être acquise dans un pays où tous les espaces d'expression sont verrouillés. La presse est aujourd'hui menacée, notamment les médias qui sont jugés critiques envers le pouvoir en place. Ce dernier exerce un chantage à travers son monopole sur la publicité étatique», a déclaré un citoyen. A Akbou, la Laddh s'est unie avec l'association Etoile Culturelle d'Akbou en partenariat avec l'APC pour organiser une journée-hommage aux deux journalistes Omar Ourtilane, assassiné en 1995 et Nadir Benseba, décédé dans un accident de la route en 2014. Omar Ourtilane, rédacteur en chef du quotidien El Khabar, assassiné le 3 octobre 1995 à Alger, alors qu'il se rendait à son bureau à la Maison de la presse. Il était le 19ème journaliste sur une longue liste de près de 100 journalistes assassinés lors de la décennie noire. Nadir Benseba, ancien journaliste du Matin qu'il rallia justement en 1995, année de l'assassinat de Omar Ourtilane, ancien responsable de la FIJ et fondateur responsable du journal El Mihwar El Yaoumi. Il est décédé dans un tragique accident de la route. La célébration a eu lieu en présence des familles des deux journalistes sur fond de témoignages des journalistes sur les parcours de Omar Ourtilane et de Nadir Benseba dont ceux d'El Khabar et d'El Mihwar El Yaoumi, des journalistes d'Akbou: Medjahed Faycel, Mammeri Cherif, Hamidouche Younès, Bessa Mohamed, Aït Bessaï Kamel, Lahdiri Chérif et Smaïli Hocine. Des tableaux en hommage aux deux journalistes suivis de dépôt de gerbes de fleurs à la stèle des martyrs, place colonel Amirouche, Akbou. Dans l'après-midi, à la salle des délibérations de l'APC d'Akbou le professeur Mostefaoui Belkacem, enseignant à l'Ecole nationale de journalisme d'Alger a animé une conférence autour des thèmes suivants: «Rétrospective sur la liberté de la presse en Algérie: entre garanties et effectivité.