les citoyens d'Aokas ont protesté devant le siège communal La colère couve dans pas moins de neuf communes de Béjaïa. L'absence de consensus entre les élus rend impossible l'installation des exécutifs communaux et les citoyens dénoncent. Cinq mois après les élections locales de novembre dernier, près d'une dizaine de communes ne connaissent toujours pas leurs exécutifs communaux. Les populations mécontentes commencent à monter au créneau. Hier les citoyens d'Aokas, une commune bloquée, ont protesté devant le siège communal interpellant leurs élus à trouver une entente afin de débloquer la situation et par ricochet entamer la prise en charge des préoccupations locales. A Adekar, Taourith Ighil, Tichy et bien d'autres communes, la colère couve. Les exécutifs n'étant pas encore installés, les habitants souhaitent le déblocage de leurs APC dans les plus brefs délais et ne comprennent pas pourquoi les formations qui se sont partagées les sièges n'arrivent pas à se mettre d'accord pour installer l'exécutif communal. A ce jour, aucune lueur d'espoir ne pointe à l'horizon, quant à un éventuel règlement des litiges. Les formations politiques, qui ont obtenu des majorités relatives, sont contraintes de tisser des alliances, qui ne sont toujours pas faciles à conclure. Pour des considérations politiques et parfois personnelles, les élus se rejettent la balle sous le regard des habitants qui commencent désormais à bouger un peu partout, interpellant aussi bien les élus, qu'ils ont portés aux commandes de leurs communes, que les autorités de la wilaya, à agir vite pour dégager des solutions à ces crises qui pénalisent les populations. L'administration qui a pour tâche de veiller à la pérennité de la mission publique va-t-elle se substituer, comme le prévoit la loi, aux APC bloquées, afin de ne pas pénaliser le citoyen? On n'en est pas encore là, mais la question taraude les citoyens de plusieurs localités dans la wilaya de Béjaïa. C'est le cas dans les communes de Oued-Ghir, Darguina, Tichy, Souk El-Tenine, Aokas, Taourirt-Ighil, Adekar, El Flaye et Boudjelil. Au niveau de cette dernière commune, le vote du 23 novembre 2017 n'a même pas eu lieu, faut-il le rappeler. Des situations confuses. L'article 65 du Code communal n'a fait que compliquer ces situations. Selon la loi, les présidents des commissions et les vice-présidents sont proposés par le P/APC, issu de la majorité relative, que l'assemblée doit approuver à la majorité absolue des voix des membres de l'APC. Ce qui implique que les amendements du Code communal de 2016 et le retour de l'article 65, bloqué pour rappel en 2012 suite à une modification dans la loi organique portant régime électoral, n'ont apparemment rien réglé. La révision du Code communal, prévue pour cette année doit impérativement tenir compte de ces cas de figures. Si dans certaines municipalités, le problème réside dans l'impossibilité d'installer les exécutifs, faute de consensus entre élus, ce n'est pas le cas de la commune de Boudjellil, qui ne compte même pas d'élus. Le scrutin des locales du 23 novembre 2017 ne s'est pas tenu dans cette localité. Plusieurs urnes y ont été détruites. Gérée depuis par le secrétaire général, cette commune attend toujours l'organisation d'une élection partielle. Au rythme où vont les choses, les observateurs n'hésitent pas à aborder d'éventuelles dissolutions. En tout état de cause, seule la révision du Code communal pourra répondre à toutes ces interrogations. En attendant, les populations souffrent et la colère couve.