L'exécutif de la wilaya, dans sa quête de réconcilier les protagonistes en question, a mis en branle une série de rencontres avec nombres de ses élus et autres P/APC pour débloquer la situation mais aussi pour parler développement local. Les initiatives prises par l'exécutif de la wilaya de Béjaïa pour dénouer les crises et dégeler les situations de blocage dans les communes issues du scrutin du 29 novembre 2007 semblent être de véritables équations politiques à plusieurs inconnues. En effet, faute de consensus entre les élus, 11 municipalités sur les 52 que compte la wilaya de Béjaïa se trouvent toujours bloquées. Dans les localités de Kendira, Aokas, Beni Mlikeche, Souk El Tenine, Melbou, Toudja, Chemini, Souk Ouffela, Tinebdar, Ighil Ali et Feraoun, les élus de différentes sensibilités continuent à se tourner le dos, au grand dam d'une stabilité qui tarde à se concrétiser, et ce, depuis maintenant 6 mois. Des majorités relatives à la tête des communes et des élus qui récusent les maires et leurs majorités fragiles sont désormais le train-train de ces 11 municipalités dans la wilaya de Béjaïa issues du scrutin du 29 novembre 2007. Outre les sautes d'humeur des uns et des autres, ces derniers se retrouvent aussi à se disputer des postes-clés et stratégiques ( commissions importantes, vice-présidence...), reléguant au second plan les problèmes et les doléances des citoyens et, par ricochet, freinant toute relance allant dans le sens des aspirations des populations de ses localités. Le premier magistrat de la wilaya, Rachid Fatmi, dans sa quête de réconcilier les protagonistes en question, a mis en branle une série de rencontres avec nombres de ses élus et autres P/APC pour débloquer la situation, mais aussi pour parler de développement local dans les communes. Est-elle le prélude à d'éventuelles dissolutions et la fin des mandats des élus dans ses APC bloquées dans un proche avenir ? Pour les observateurs de la chose politique, l'article 34 du code communal stipule qu'il est procédé à la dissolution et au renouvellement total de l'Assemblée populaire communale. Cet article est relayé par un autre (article 36) qui explicite clairement qu'en cas de dissolution entraînant ou non le renouvellement intégral de l'Assemblée populaire communale, un conseil provisoire gère les affaires de la commune, il est désigné par arrêté du wali dans les dix (10) jours qui suivent la dissolution. Les pouvoirs de ce conseil sont limités aux actes d'administration courante ainsi qu'aux actes conservatoires urgents de nature à préserver et/ou à protéger le patrimoine de la commune. Les fonctions du conseil provisoire expirent de plein droit dès que la nouvelle Assemblée populaire communale est installée. Pour le remplacement de l'Assemblée populaire communale dissoute, les nouvelles élections ont lieu dans un délai maximum de six (6) mois, sous réserve des dispositions de l'article 79 de la loi n° 89-13 du 7 août 1989, modifiée et complétée, portant loi électorale. L'organisation, la composition et les conditions de fonctionnement de ce conseil sont fixées par voie réglementaire. Contacté pour donner sa version sur ces blocages qui perdurent, le P/APC de Melbou nous dit sur le sujet : “L'exécutif a été installé, le fonctionnement de la mairie est des plus normaux. Moi, je ne suis pas du tout gêné par l'attitude des quatre autres élus sur les sept que compte l'APC. Certes, l'organe délibérant ne fonctionne pas correctement mais, ma foi, moi, je suis surtout là pour défendre l'intérêt des citoyens.” Du côté de l'APC de Souk Ouffela, on estime que les élus récalcitrants ont voté contre l'exécutif mais aussi contre même une délibération d'intérêt général. “Je suis disposé à travailler uniquement dans l'intérêt du citoyen”, renchérit le P/APC de cette localité. Cela dit, après 5 mois d'exercice, ces 11 municipalités dans la wilaya de Béjaïa se trouvent toujours bloquées. A. HAMMOUCHE