En attendant de passer à l'acte Mardi, le ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, Nouredine Bedoui, a indiqué à partir de Sétif qu'«un dispositif réglementaire sera prochainement applicable pour lutter contre la violence dans les stades». Cependant, le ministre n'a pipé mot sur les résultats de la commission d'enquête installée après les évènements de Constantine et d'Oran. La LFP a, certes, sanctionné les clubs concernés par l'intermédiaire de la commission de discipline, mais on devrait, à ce moment-là, laisser l'enquête lancée par le ministère de l'Intérieur pour connaître quelques détails pouvant bien revaloriser les sanctions pour servir d'exemple. On se rappelle que le MC Oran avait été lourdement sanctionné, le 17 avril dernier après son match face au CRB (interrompu à la 81') avec quatre matchs à huis clos, dont deux avec sursis avec suspension de terrain ainsi qu'une amende de 200.000 dinars. Le club de l'Ouest sera également privé de la quote-part due au titre des droits de télévision. Les officiels avaient déposé une plainte au commissariat d'Oran pour vol de tous leurs objets personnels aux vestiaires du stade Ahmed-Zabana. S'ensuivront des scènes plus violentes lors de la demi-finale de coupe d'Algérie JSK-MCA, à Constantine. La JS Kabylie a récolté une sanction de 3 matchs à huis clos, dont un avec sursis ainsi que 250.000 DA d'amende, alors que le MCA a eu droit à la même sanction, avec 3 matchs à huis clos dont deux avec sursis. Aujourd'hui alors qu'il ne reste plus que deux journées avant la fin de la saison, aucune nouvelle n'est parvenue de la part de la commission d'enquête installée le 26 avril dernier en vue d'examiner les causes du retour du phénomène de la violence dans les stades, de définir les responsabilités et de prendre les mesures et les décisions pour y mettre un terme. «[..] il a été décidé de l'installation d'une commission d'enquête chargée d'examiner les causes de ces dérapages dangereux, de définir les responsabilités et de prendre des mesures et des décisions fermes en vue d'en finir avec ce phénomène étrange à notre société», avait précisé le ministère dans un communiqué. Sans suite jusqu'à l'heure. Cela ressemble, donc, aux différentes commissions installées par le passé et qui n'ont, toutes, rien donné. On se contente aujourd'hui de ces déclarations du ministre Bedoui, qui s'est exprimé à partir de Sétif en indiquant qu'«un dispositif réglementaire sera prochainement applicable pour lutter contre la violence dans les stades» et qui donc permettra de «mieux cerner le phénomène de la violence dans les stades». Soutenant que le phénomène de la violence dans les stades était «inacceptable» et «étranger» à la société algérienne, le ministre a relevé que ce dispositif réglementaire sera appuyé par «des dispositions matérielles», citant des caméras de surveillance de haute technologie, qui seront installés progressivement dans les stades de toutes les wilayas du pays. Dans ce sens, Il a appelé à conjuguer les efforts entre le ministère de la Jeunesse et des Sports et les différentes fédérations sportives pour lutter contre ce phénomène. Et dans ce même ordre d'idées, il faut aussi noter que lors de la journée de sensibilisation sur la violence en milieu sportif tenue à Alger, le directeur de la sûreté publique, le contrôleur de police Aïssa Naïli a insisté lundi dernier sur l'implication de tous les acteurs du mouvement sportif dans la lutte contre la violence dans les enceintes sportives, notamment les stades de football. Le président de la commission nationale exécutive de prévention et de lutte contre la violence dans les enceintes sportives, Réda Doumi, est allé dans le même sillage. Cependant, tout le monde attend à ce que cela dépasse le stade des «déclarations» pour joindre la parole à l'acte.