L'annonce américaine était prévisible, non pas seulement par les Iraniens mais aussi par les pays signataires et le Moyen-Orient. La France, l'Allemagne et le Royaume-Uni ont dit «regretter la décision américaine», dans un communiqué commun. La décision du retrait des Etats-Unis de l'accord sur le nucléaire iranien a suscité inquiétude et déception des pays signataires qui ont appelé à son maintien, estimant que cette position fait craindre une nouvelle montée des tensions au Moyen-Orient. Dans la soirée de mardi, le président américain a annoncé ce retrait de l'accord entre l'Iran et le groupe P5+1 (Chine, Etats-Unis, Russie, France, Royaume-Uni et Allemagne) de 2015, avec un retour de toutes les sanctions, décision qui met à mal l'Iran et les pays signataires.» Le président iranien Hassan Rohani, qui s'était beaucoup investi dans cet accord, a immédiatement accusé son homologue américain de pratiquer «une guerre psychologique». Au lendemain de la sortie américaine de l'accord, le Parlement iranien a manifesté son mécontentement, appelant le gouvernement à prendre des mesures immédiates pour répondre à cette décision. «Trump n'a pas les capacités mentales pour gérer ces situations», a dit le président de l'Assemblée iranienne, Ali Larijani. Rohani va discuter avec les Européens, les Russes et les Chinois pour qu'ils «garantissent» les intérêts de l'Iran. Mais il a menacé de reprendre l'enrichissement d'uranium «sans limite», en cas d'attentisme. La France, l'Allemagne et le Royaume-Uni ont dit «regretter la décision américaine», et sont «déterminés à assurer la mise en oeuvre» de ce texte, en «maintenant les bénéfices économiques» au profit de la population iranienne. Moscou et Pékin ont fait part de leurs «regret» et «extrême inquiétude», Pékin appelant toutes les parties à sauvegarder l'accord. Le MAE français, Jean-Yves Le Drian, a annoncé la rencontre des ministres des Affaires étrangères britannique, allemand et français, lundi prochain, avec des responsables iraniens pour voir «comment préserver l'accord et envisager l'ensemble de la situation». L'accord de Vienne de 2015 «répond à son objectif, l'Union européenne est déterminée à le préserver», a réagi la cheffe de la diplomatie européenne Federica Mogherini. L'Italie a plaidé aussi pour le maintien de «l'accord avec l'Iran». Pour sa part, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a exprimé «sa profonde préoccupation face la reprise de sanctions américaines» à l'encontre de Téhéran. L'ancien président américain Barack Obama a défendu l'accord conclu sous son administration, et qualifié de «grave erreur» la décision de Trump, jugeant que cet accord «fonctionne» et est dans l'intérêt de Washington. Par ailleurs, de l'avis de la presse britannique hier, la décision du président Trump constitue une «défaite amère» pour les alliés européens des Etats-Unis. La chaîne publique BBC et le journal des affaires, le Financial Times, notamment, indiquent que cette décision constitue «un échec des diplomaties britannique et européenne».