«Les deux parties devraient examiner l'état et les perspectives des relations de coopération et de partenariat entre l'Algérie et l'UE» L'Algérie mettra le doigt sur le développement socio-économique et l'UE soulignera les échanges commerciaux. L'Algérie et l'Union européenne ont rendez-vous aujourd'hui à Bruxelles pour une 11e session ordinaire du Conseil d'association. Il reste néanmoins que la conjoncture est extraordinaire, au sens où le climat n'est pas au beau fixe entre les deux partenaires depuis la décision prise par Alger de suspendre les importations de plusieurs produits, dont pas mal sont d'origine européenne. Au cours de cette session, coprésidée par Abdelkader Messahel et Federica Mogherini, «les deux parties devraient examiner l'état et les perspectives des relations de coopération et de partenariat entre l'Algérie et l'UE ainsi que les moyens de les renforcer davantage dans les différents volets couverts par cet Accord», rapporte un document du ministère des Affaires étrangères. On retiendra dans la littérature en rapport avec ce rendez-vous, des priorités censées s'affirmer jusqu'en 2020, portant sur «le dialogue politique, la gouvernance, l'Etat de droit et la promotion des droits fondamentaux, la coopération, le développement socio-économique et les échanges commerciaux, les questions énergétiques, l'environnement et le développement durable, le dialogue stratégique et sécuritaire la dimension humaine, y compris le dialogue culturel et inter-religieux, la migration et la mobilité». Sur l'ensemble de ces thèmes, l'Algérie mettra le doigt sur le développement socio-économique et l'UE soulignera les échanges commerciaux. Ainsi, contrairement aux autres sessions, des lignes de clivage vont apparaître et ce sera tant mieux pour l'Algérie qui partira à ce rendez-vous avec des arguments à faire valoir. Les chiffres donnent, en effet, raison à l'Algérie, puisqu'il est établi que l'UE a exporté pour 200 milliards de dollars, alors que l'Algérie s'est contentée de 20 petits milliards sur les 18 ans d'Accord d'association. Au-delà de cet aspect strictement bilatéral, les deux parties échangeront sur la coopération régionale, ainsi que sur la prévention et la lutte contre le terrorisme et la radicalisation. La haute représentante de l'UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité a affirmé, il y a quelques jours, que le partenariat Algérie-UE «progresse et se consolide», faisant état de l'intensification, depuis une année, des relations entre les deux parties «tant sur les questions bilatérales que régionales». «Depuis le Conseil d'association de mars 2017, nos relations se sont intensifiées, tant sur les questions bilatérales que régionales. Notre partenariat progresse et se consolide», a-t-elle déclaré, citée dans un communiqué de la Commission européenne diffusé à l'occasion de la publication d'un rapport sur l'état d'avancement des relations UE-Algérie. Dans ce rapport publié en prévision du 11ème Conseil d'association UE-Algérie, la Commission européenne a souligné le renforcement du partenariat UE-Algérie en 2017 à la faveur d'une «volonté politique» de rapprochement des deux parties afin de faire face aux défis communs en matière de développement et de sécurité. Une volonté qui s'est traduite par un dialogue régulier entre l'UE et l'Algérie tout au long de l'année 2017, dans un cadre formel et informel. En effet, le dialogue s'est intensifié avec de nombreuses visites de haut niveau et s'est approfondi en particulier dans les secteurs de la sécurité, de la lutte antiterroriste et de l'énergie. «La coopération s'est notamment étoffée dans le domaine de la sécurité», est-il précisé dans le rapport, soulignant que cette tendance devrait se renforcer en 2018 avec la mise en oeuvre d'une série d'actions concrètes de coopération. Le commissaire pour la Politique européenne de voisinage et les Négociations d'élargissement, Johannes Hahn, a affirmé, de son côté, que l'UE est «prête» à continuer l'appui aux réformes, en particulier celles visant la diversification de l'économie algérienne. «Nous sommes confiants que le soutien de l'UE contribuera à l'amélioration du climat des affaires et au développement de l'entrepreneuriat. C'est dans l'intérêt de l'Algérie et c'est également dans l'intérêt de l'Union européenne», a-t-il estimé.