D'un intérêt majeur pour le pays de par ses capacités de production et son niveau de maintenance qui la place parmi les meilleures raffineries du monde. L'achat de la raffinerie d'Augusta et de trois terminaux pétroliers en Italie par la Sonatrach a été le sujet phare lors de la journée d'étude sur «l'Algérie entre transition énergétique et diversité économique: paris et perspectives de l'industrie pétrolière nationale», organisée hier par le Conseil de la nation. En effet, lors des débats qui ont suivi les exposés exhaustifs de cadres dirigeants de la Compagnie pétrolière nationale, assistés de leur P-DG: Abdelmoumen Ould Kaddour, portant notamment sur le bilan de l'exercice 2017 de la Sonatrach, la stratégie qu'elle va mettre en place et les objectifs tracés pour 2030, des sénateurs qui ont pris la parole ont voulu en savoir un peu plus sur la décision d'achat cité ci- dessus. Et pourtant Ahmed Maziri dans son exposé, a avancé des arguments solides sur les raisons et les intérêts d'une telle acquisition pour sa compagnie et «surtout pour le pays» a-t-il soutenu. Il commencera par argumenter son discours dans ce sens: «La consommation nationale de carburants n'a cessé de croître ces dernières années, sans parler du montant de la facture au moment où le pays traverse une grave crise financière. Il devenait donc urgent de trouver la solution idoine pour répondre dans l'urgence à la demande, mais à moindre coût financier. D'où l'option d'acheter, après le consentement du gouvernement, une raffinerie mais avec des critères stricts, à savoir: proximité géographique aussi bien de la raffinerie que les trois terminaux de carburants de Naples, Palerme et Augusta (inclus dans la transaction) qui offrent une capacité de stockage supplémentaire de 565 kb (565 000 barils) de gasoil et 309 kb (309 000 barils) d'essence. Maziri soutiendra par ailleurs: «Le choix de la raffinerie d'Augusta n'est pas fortuit, bien au contraire, car non seulement son prix de cession est de moins de 1milliard de dollars mais elle a cet atout de pouvoir raffiner conjointement du Sahara brent, l'huile de Zarzaitine et le fuel résiduel de la raffinerie de Skikda. Autre donne et non des moindres: la raffinerie d'Augusta est classée parmi les 10 premières au monde en matière de maintenance.» Toujours dans ce même registre le cadre de la Sonatrach a précisé qu'«elle (raffinerie) a une capacité de raffinage de près de 11 millions de tonnes d'équivalent pétrole, ce qui peut nous assurer une autonomie en carburant de trois jours par mois. C'est pour dire que cette usine réunit toutes les conditions». faisant savoir enfin que cette acquisition est «une plus-value pour le pays puisque l'excédent de raffinage sera destiné à l'exportation vers le marché européen». Cela dit et après les arguments avancés par Maziri, des sénateurs ont cru bon d'intervenir à propos de l'acquisition de la raffinerie par la Sonatrach. L'un d'eux ira même jusqu'à dire: «La Sonatrach a acheté une vieille raffinerie qui date de 1940 et donc je ne vois pas comment elle est devenue aussi performante» et Maziri de riposter avec force détails: «La raffinerie n'a eu de cesse depuis sa création, de faire l'objet de rénovation dans ses installations pour être en adéquation avec les technologies découvertes au fil des années.» Un autre sénateur s'est demandé «s'il aurait mieux fallu consacrer l'argent mis dans cette raffinerie pour les besoins d'investissement de la raffinerie de Skikda. Et de demander également: «Qu'en est-il du projet de la raffinerie de Tiaret?» la personne interpellée lui a fait savoir que «la Sonatrach a déboursé dans le cadre de son plan de réhabilitation de ses raffineries d'Alger, d'Arzew et de Skikda, 4, 5 milliards de dollars. Cela reste insuffisant pour répondre à la demande du marché national en carburant. Et de lui rappeler dans la foulée: «L'Algérie, qui doit répondre à une demande intérieure en hausse, a déboursé 800 millions de dollars pour importer du carburant en 2016, mais l'année dernière, elle a plus que triplé pour atteindre 2,5 milliards de dollars en raison des problèmes de raffinage. Du coup, il faut admettre que l'apport de la raffinerie d'Augusta sera bénéfique au pays puisque cela va réduire considérablement notre facture d'importation. Notons enfin que Ould Kaddour s'est prononcé sur le thème de la transition énergétique du pays, rappelant en cela que toutes les plates-formes pétrolières de Sonatrach fonctionnent à partir de l'énergie photovoltaïque.