Quoique qu'avec beaucoup de retard, la compagnie nationale Sonatrach s'ouvre au business international. Un groupe comme Sonatrach pourrait réaliser un chiffre d'affaires autrement plus impressionnant que les 33 milliards de dollars qu'il a affiché lors de son bilan annuel relatif à ses exportations. La Major française a réalisé un chiffre d'affaires qui a progressé jusqu'à 172 milliards de dollars en 2017, soit 28% de bénéfice en croissance, et ce, malgré un environnement fluctuant des marchés et des marges en baisse dans le secteur du raffinage. Justement, c'est dans ce créneau que l'entreprise nationale a montré ses limites en restant, malgré ses nombreuses années d'existence, dépendante des importations des produits comme l'essence et le gas-oil, à la suite de l'explosion de la demande locale. Cette acquisition de Sonatrach de la raffinerie d'Exxon en Sicile possède un autre atout de taille, que les débouchés pour le brut algérien, qu'elle transformera en carburants, avec, à la clef, une économie de la facture annuel s'élevant à 2 milliards de dollars, nonobstant la production des huiles de base. Sonatrach, en s'ouvrant au marché international des énergies fossiles, a tout à gagner. Il semble bien, selon les déclarations de son P-DG Abdelmoumen Ould Kaddour, qu'une page vient de se tourner avec cette nouvelle offensive commerciale de la compagnie nationale. Jusque-là, la pétrolière nationale n'a fait que de timides sorties vers les gisements pétrolifères africains, avec les revers qu'on sait en raison de l'insécurité caractérisant la Libye, le Niger, le Mali, et l'Irak, pays avec lesquels l'Algérie a signé des contrats. Pour la modérée somme de 1 milliard de dollars, l'Algérie va, par cette transaction en six mois, récupérer l'investissement consenti à l'achat de la raffinerie d'Augusta, comprenant ce qui n'est pas rien en terme de logistique, l'acquisition de 3 terminaux pétroliers en Italie qui seront d'un apport sérieux à la politique d'internationalisation de ses exportations vers l'Europe, étant donné que le projet s'inscrit dans une logique de long terme, comprenant la réhabilitation des raffineries de Skikda, de Hassi Messaoud, et celle d'Arzew. Les terminaux de carburants de Naples, Palerme et Augusta (inclus dans la transaction) offrent une capacité de stockage supplémentaire de 565 kb (565.000 barils) de gas-oil et 309 kb (309.000 barils) d'essence, précise Sonatrach. La raffinerie, au cas où l'acquisition s'officialise, sera capable de traiter à la fois du Sahara Brent ainsi que du fuel résiduel, issu de la raffinerie de Skikda. «La raffinerie » pourra, selon les responsables de Sonatrach « s'intégrer directement dans le système de raffinage » de la pétrolière nationale, tout en traitant des produits qui sont excédentaires en Algérie en vue de réimporter des produits, actuellement en déficit comme le gas-oil ou l'essence. La nouvelle stratégie commerciale visant la conquête des marchés internationaux confirme que le recul de la bureaucratie en Algérie est devenue une réalité. Sonatrach a longtemps été empêchée de se déployer à l'étranger.