Les tensions persistantes au Moyen-Orient qui viennent de propulser les cours de l'or noir à leur plus haut niveau depuis 3 ans et demi Le scénario est accrédité par des spécialistes dont les arguments reposent, notamment, sur les tensions persistantes au Moyen-Orient, qui viennent de propulser les cours de l'or noir à leur plus haut niveau depuis 3 ans et demi. Les prix restent solidement campés autour des 80 dollars. Un cap sur lequel ils ne devraient pas buter. Le scénario d'un baril à 100 dollars est, en effet, accrédité par des spécialistes dont les arguments reposent, notamment, sur les tensions persistantes au Moyen-Orient qui viennent de propulser les cours de l'or noir à leur plus haut niveau depuis 3 ans et demi. Ce n'est pourtant pas l'unique facteur qui doit contribuer à cette remontée spectaculaire. A commencer par cette rengaine de la production de pétrole de schiste américain que l'on nous a servi à satiété et qui devait selon certaines prévisions inonder le marché pétrolier, faire couler les prix et réduire à néant les efforts des pays Opep et non Opep qui ont décidé de réduire leur offre de 1,8 million de barils par jour. Elle s'est avérée finalement «inoffensive», parvenant tout juste à satisfaire la demande locale. Le coût de revient de son exploitation s'étant finalement avéré trop cher. Le marché a désormais l'oreille tournée du côté de la Maison-Blanche. Les échos qui lui parviennent sont de nature à le ragaillardir. Il y a eu ce comportement inique du président américain qui a réussi à créer une césure au sein de ses traditionnels alliés européens. La fracture s'est dessinée à travers sa décision de rompre unilatéralement l'accord sur le nucléaire iranien tout en décidant de rétablir les sanctions contre Téhéran. Depuis plusieurs semaines les prix du pétrole qui se sont focalisés sur cette affaire n'ont cessé de grimper. Les sanctions brandies par Donald Trump contre l'Iran qui demeure un des plus gros producteurs mondiaux et de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole avec près de 4 millions de barils par jour, priveraient le marché d'au moins 1 million de barils par jour. Le marché a aussi le regard tourné sur le Venezuela qui pâtit d'une grave crise économique et qui s'apprête à réélire demain son actuel président Nicolas Maduro. Ce qui n'est pas vu d'un bon oeil par le successeur de Barack Obama qui n'a pas exclu de ne plus importer de pétrole vénézuélien dont la production déjà bien en berne tire de surcroit celle de l'Opep vers le bas. «Dans l'hypothèse où les Etats-Unis interdiraient totalement les importations de brut vénézuélien, cela se traduirait, pour le marché, par une disparition de plus de 400 000 barils», a fait remarquer Tamas Varga, analyste pour PVM. Les Etats-Unis avaient clairement affiché leurs intentions de mettre le Venezuela à genoux il y a un peu plus d'un mois. Washington cherche à établir «des sanctions supplémentaires, davantage d'isolement et de pression diplomatique contre Caracas, afin de faire «reconnaître que le Venezuela est une dictature», a déclaré le vice-président américain Mike Pence le 13 avril dernier à Lima, lors de l'ouverture du Sommet des Amériques. La remise en cause de l'accord du nucléaire iranien, les éventuelles sanctions contre Caracas jouent en faveur d'une hausse exceptionnelle des cours de l'or noir. La crise au Moyen-Orient où se concentrent les tensions qui secouent le marché pétrolier peut les faire flamber. Cette région du monde est plus que jamais en ébullition. Elle constitue un théâtre d'opérations potentiel qui aurait comme acteurs deux puissances militaires mondiales: la Russie et les Etats- Unis. Deux gros producteurs mondiaux de pétrole qui risquent de mettre le feu au baril. Les prétextes se succèdent et laissent envisager une prochaine implosion. Il y a eu cette attaque présumée du 7 avril dernier aux «gaz toxiques» contre Douma, dernière poche rebelle aux abords de Damas qui a failli provoquer l'étincelle. La Maison-Blanche avait mis en cause la Russie et l'Iran, estimant que le pouvoir syrien ne pouvait mener une attaque chimique «sans leur aide matérielle». Le président américain Donald Trump a menacé Damas, Moscou et Téhéran, leur signifiant qu'ils pourraient payer le prix fort. Il ignorait probablement qu'il venait de toucher une corde sensible: celle d'un prix du baril qui lorgne désormais au-delà des 80 dollars.