Dans un espace épuré, vierge, nos neuf danseurs contorsionnistes vous donnent rendez-vous les 23, 24, 25, 26 et 27 mai à 22h30 pour un spectacle unique dans son genre. Dans le cadre de la célébration du mois sacré du Ramadhan 2018, sous l'égide du ministère de la Culture, l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel, présente pour la première fois en Algérie, le collectif Afro Cirkus, les 23, 24, 25, 26 et 27 mai 2018 à 22h30, à l' opéra d'Alger Boualem Bessaïh... Au programme, cinq soirées seront données par des artistes du continent africain, mêlant les modes d'expression traditionnel du cirque africain et les nouvelles écritures du cirque contemporain. Les circassiens guinéens du Cirque mandingue seront accompagnés par le comédien algérien Athmane Bendaoud dans le rôle du conteur qui officie en maître de cérémonie en plus de deux musiciens sur scène. «Cette Afrique qui fascine autant qu'elle effraie est racontée en différents tableaux. Le récit est ré-enchanté par le clown, le mât chinois, la main à main, l'acrobatie, la contorsion et la danse. La musique live jouée sur scène est ponctuée par les interventions déjantées de Athmane Bendaoud dans le rôle du conteur qui officie en maître de cérémonie. Il est le fil rouge de ce dialogue avec nos héritages, lui insufflant juste ce qu'il faut d'autodérision avec habileté et humour. Afro Cirkus réunira des artistes-circassiens du Cirque mandingue de Guinée et des musiciens africains. Avec Afro Cirkus, les artistes auront un dialogue fructueux avec leur histoire, leur propre héritage culturel, conscient de la mutation inéluctable de ce monde traditionnel, débouchant sur une nouvelle créativité. Ce sera un spectacle joyeux et performant à l'image de ses acteurs, et dont la forme s'inscrit dans les nouvelles esthétiques africaines», peut-on lire dans le texte de présentation de la troupe. Pour en savoir plus sur ce spectacle, le producteur du spectacle Meziane Azaiche (le propriétaire du Cabaret Sauvage, Ndlr), M.Camara Yamoussa (junior) chef de la troupe ainsi que le responsable du département Musique au sein de l'Aarc, Rachid Briki ont animé un point de presse lundi après-midi à Dar Abdellatif. Evoquant la genèse de ce spectacle, M.Meziane fera remarquer que le spectacle est né dans le contexte de la célébration des 20 ans du Cabaret Sauvage. «J'ai trouvé que le cirque mandingue était celui qui répondait le plus à la philosophie de Cabaret Sauvage. C'était une façon pour moi de tendre la main à ces hommes qui répétaient sur les plages et qui évoluent dans des conditions économiques très difficiles en Afrique et chez eux surtout en Guinée Conakri. On a créé ce spectacle dans un total esprit de partage et de soutien à l'Autre. A travers ce spectacle on essaye de renverser la tendance et vaincre ce sort en apportant de la joie et en se disant qu'un jour avec le travail on va arriver à gommer ces malheurs en Afrique et rompre cette barrière qui existe entre les riches et les pauvres.» Faisant remarquer que la scène sera entièrement nue et sans décor, M. Camara Yamoussa insistera sur le fait que le spectacle se basera sur le corps des danseurs. Une façon de montrer toute la force qui existe chez cette jeunesse qui n'a pas eu la chance d'évoluer à l'école, à l'exception de lui-même qui ira se perfectionner en différents stages en France. Bien que note-t-on: la tradition du cirque existe déjà au Guinée avec Le Circus Baobab, une troupe de cirque itinérante, originaire de Guinée, et issue d'une idée de Laurent Chevallier, réalisateur de cinéma. En effet, la Guinée, est considérée comme un foyer artistique fécond (percussions, danses, échasses, chants rythmés, acrobaties dansées...). Ce pays s'est avéré être un terrain idéal à une première expérience africaine dans le monde du cirque aérien. Puis vint le Cirkus mandingue comme une sorte de seconde école. M. Yamoussa insistera sur la dureté des conditions de vie des jeunes de son pays dont «la plupart vivent dans le désespoir avec comme seule obsession l'idée de partir, fuir et finir souvent par mourir en migrant clandestinement». S'opposant à cette fatalité-là, le chef du groupe Afro Cirkus dira que le spectacle traduira justement cette volonté de se battre contre cette forme d'humiliation que connaît le continent africain en rêvant à un avenir meilleur pour son peuple. Le cirque mandingue a ainsi pour objectif, de conjurer le sort de ces jeunes défavorisés y compris ceux des membres de ce groupe qui fonctionne au système D. «Ils n'ont pas de matériel. Ce dernier est vraiment leur corps», rajoute M.Meziane qui fait savoir qu'il prépare une tournée internationale avec cette compagnie qui apporte en matière de cirque une fraîcheur extraordinaire que l'on ne trouve pas en Europe, même s'il est plus fragile qu'un autre, ce cirque apporte quelque chose de nouveau, c'est l'énergie qu'il arrive à transmettre avec le corps.» En effet, avec agilité et une souplesse phénoménale, ces danseurs seront neuf artistes de 18 à 26 ans à se produire sur la scène de l'opéra d'Alger. «Le message qu'on veut apporter colle exactement aux personnages. Le message que Athmane Bendaoud, lui, va aussi transmettre est qu'on ne peut s'en sortir qu'avec le travail. Et c'est grâce au travail qu'on peut voyager avec dignité sans passer par el harga et payer un passeur...» Et de conclure «on espère revenir et faire une tournée dans d'autres villes bien que ce soit un spectacle très lourd qui englobe 20 personnes. Mais on espère revenir en Algérie avec une tournée plus importante.» Pour info, des navettes gratuites sont mises à la disposition du public vers l'opéra d'Alger du 23 au 27 mai 2018 au départ de la place Audin (arrêt de bus Etusa, Place 1er Mai (en dessous de la passerelle menant au marché Ali Mellah) et Chevalley (arrêt de bus devant la poste cité Fougeroux). Les bus démarreront à 21h30 précise. Retour à partir de l'opéra d'Alger vers les mêmes lieux de départ à 1h du matin. Les tarifs d'entrée ont été fixés comme suit: catégorie 1*: 2500 DA (rangées Orchestre devant la scène), catégorie 2*: 2000 DA (rangées Orchestre fond de la salle) et enfin la Catégorie 3*: 1500 DA (balcon). Tous les tickets seront numérotés. Une première en Algérie.