L'Etat sera toujours là! En prévoyant une hausse des transferts sociaux dans la loi de finances 2018, le président Bouteflika confirme que l'Etat ne se désengagera point de sa politique sociale. Ahmed Ouyahia se veut rassurant. A travers lui, c'est l'ensemble du gouvernement qui tient à l'être. Il cherche à apaiser les esprits des citoyens, chauffés à blanc, à cause de folles rumeurs sur une nouvelle baisse de leur pouvoir d'achat. En fait, il s'agit du projet de loi de finances complémentaire qui, avant même son examen par le Conseil des ministres, a fait couler beaucoup d'encre. Contenant de nouvelles taxes et des hausses excessives des tarifs administratifs, le texte de loi a été une aubaine pour les détracteurs habituels du gouvernement qui n'ont pas seulement critiqué les articles de lois, mais ont aussi accusé l'Exécutif de porter atteinte au pouvoir d'achat du citoyen. La réaction du gouvernement Ouyahia ne s'est pas fait attendre face à ces graves imputations qui, faut-il le préciser, peuvent facilement déstabiliser un pays et porter atteinte à sa cohésion sociale en cette période difficile de crise économique. «Infondées» ont tranché le Premier ministre et ses hommes, en ce qui concerne les critiques sur l'atteinte au pouvoir d'achat des citoyens. Dans un communiqué rendu public sur le portail du Premier ministère, le gouvernement a commencé par qualifier la publication de la copie du projet LFC 2018 par la presse avant sa présentation officielle de «fuites organisées». Une manière de confirmer que toutes les spéculations distillées autour de ce projet de loi sont des «attaques» bien réfléchies contre Ahmed Ouyahia et son gouvernement. En fait, il semble bien que les détracteurs du Premier ministre ont le souffle long. Ces derniers ne semblent pas vouloir lâcher prise surtout après que la copie du projet de LFC eut été renvoyée pour être corrigée. Ils semblent cependant oublier que Ahmed Ouyahia a déjà été ouvertement conforté et renforcé dans sa démarche par le président de la République qui a effectué un mini remaniement gouvernemental dans l'objectif principal de confirmer son choix de maintenir Ouyahia à la tête du gouvernement. Habitué à l'attaque et au dénigrement, le Premier ministre ne répond généralement pas aux critiques. Cependant, celles portant sur le projet de LFC 2018 qui «alimentent la spéculation» nécessitent une réaction forte du gouvernement qui non seulement cherche à protéger le pouvoir d'achat du citoyen, mais veille, sous les orientations du chef de l'Etat, à améliorer son niveau de vie. Faut-il rappeler que le président Abdelaziz Bouteflika n'a eu de cesse à répéter que l'Etat ne se désengagera point de sa politique sociale. Tout en prévoyant une hausse des transferts sociaux dans la loi de finances 2018, le président veille à la mise en application d'une politique de solidarité et à la distribution équitable des richesses du pays. Pour rappeler donc l'engagement du chef de l'Etat à améliorer le quotidien du citoyen, le gouvernement a apporté quelques précisions pour répondre aux critiques qui ont été faites à la LFC et qui véhiculent parfois même de «fausses informations» comme celles «sur les nouveaux tarifs de délivrance des documents électroniques». Dans son communiqué, le gouvernement explique en premier que les nouveaux tarifs appliqués aux documents électroniques reflètent leur coût. «L'établissement relevant du ministère de l'Intérieur qui produit ces document a fourni les prix de revient de chacun de ces documents, et c'est à partir de cela que les nouveaux tarifs de délivrance ont été fixés», explique la même source précisant «pour la carte nationale d'identité biométrique électronique: son coût est de 2000 DA et elle sera délivrée pour 2500 DA. Pour le passeport biométrique électronique: son coût est de 6000 DA pour le modèle de 28 pages (qui sera délivré pour 10.000 DA) et de 12.000 DA pour le modèle de 48 pages (qui sera délivré pour 50.000 DA)». Poursuivant ses explications, le gouvernement affirme que «la production du passeport en procédure d'urgence entraîne un coût plus élevé: 25.000 DA pour le passeport de 28 pages et 60.000 DA pour le passeport de 48 pages. Il en résulte un tarif de délivrance de 50.000 DA et 150.000 DA selon le modèle». Pour le coût de production du permis de conduire biométrique électronique, le gouvernement l'estime à 10.000 DA pièce, alors que celui de la carte d'immatriculation automobile est de 20.000 DA pièce. Le fait que la carte nationale d'identité, le passeport, le permis de conduire et la carte d'immatriculation, sont tous des documents qui ont une durée de validité minimale de 10 années et que ramené à cette durée, le tarif de délivrance de chacun de ces documents devient modeste, cela est une preuve irréfutable pour le gouvernement qu'il ne cherche pas à porter atteinte au pouvoir d'achat des citoyens. Il souligne, enfin, que «ce texte ne contient aucune taxe ni aucune augmentation sur des produits de large consommation, et cela en dépit du fait que le pays connaît un important déficit budgétaire de 1800 milliards DA qui n'est couvert que par les emprunts du Trésor auprès de la Banque d'Algérie». C'est là, une confirmation qu'il n'y aura aucune incidence sur le pouvoir d'achat. Avec ces précisions, le gouvernement souhaite éviter une colère injustifée des citoyens.