Le sort s'acharne sur le sélectionneur national Bien avant la publication de la liste des joueurs devant disputer les deux matchs amicaux contre le Cap-Vert, le 1er juin à Alger, et le Portugal le 7 juin à Lisbonne, les deux missions s'annonçaient très difficiles pour Rabah Madjer. Sans ajouter à la pression qui pèse sur les épaules de l'excellent international algérien, dont c'est la quatrième mission avec les Verts, mais il faut reconnaître qu'il s'est lui-même mis dans cette situation. On se rappelle bien de sa première conférence de presse, avec un Madjer plus ouvert et très communicateur. Malgré le fait que des fans des Verts ont mal apprécié sa nomination, n'empêche que pour sa première sortie face à la presse, le sélectionneur national a su s'attirer la sympathie des journalistes. Puis, au fil des jours et des stages des Verts, le sélectionneur a changé de ton et a voulu imposer sa vision du «renouveau» de la sélection nationale. Sévèrement critiqué par les médias surtout sur ses choix des joueurs et surtout l'«exclusion» des cadres de la sélection qui s'étaient beaucoup sacrifiés pour porter très haut les couleurs nationales, tout comme lui d'ailleurs. Mais, il se trouve que le sélectionneur national a vu dans ces critiques une «campagne» contre sa personne par des journalistes. Combien même on pourrait comprendre cette réaction, mais il faut aussi se rendre bien compte que la majorité des médias ont critiqué les choix du sélectionneur. Ce qui devrait inciter ce dernier à revoir sa copie. Quand il s'agit d'erreurs pouvant mener à la dérive l'Equipe nationale algérienne, il est évident que la majorité des journalistes met le holà! D'autant qu'il faut aussi convenir d'un fait que tous les spécialistes et techniciens le confirmeront: lorsqu'on veut effectuer une «révolution» dans une sélection, il faut procéder par de petits changements par compartiment et par quelques joueurs seulement pour éviter de déstabiliser l'équipe. Le sélectionneur national aurait dû commencer par le compartiment défensif pour chercher des joueurs susceptibles de régler cette tare de notre Equipe nationale. Surtout, et c'est d'importance de le souligner: le contrat du sélectionneur est fixé pour la CAN de 2019. Ce qui veut dire une très courte durée. Et dans ce laps de temps, il est «impossible» d'effectuer un grand changement dans le groupe qui serait suicidaire. Quelques rappels Pour mieux comprendre la situation, il est utile de rappeler ce qu'a déclaré le sélectionneur national, Rabah Madjer lors de sa première conférence de presse. «Je sais que je ne fais pas l'unanimité et que je fais l'objet de critiques sur ma désignation mais je ne prête pas trop attention à ces choses. Je suis assez fort pour accepter ces critiques», avait-il déclaré. Or, au fil du temps, Madjer montre exactement le contraire: c'est-à-dire qu'il n'accepte pas les critiques où plus grave encore voit dans les critiques une volonté de le déstabiliser. Ensuite, et concernant ses objectifs avec les Verts, le même Madjer a déclaré que «Je me suis entendu avec le président de la FAF Kheïreddine Zetchi sur l'objectif de mener l'équipe nationale au dernier carré de la CAN-2019 au Cameroun, dans le cas où cet objectif sera atteint mon contrat sera automatiquement prolongé». Et de poursuivre que «dans le cas où notre mission se poursuivra au-delà de 2019, notre prochain objectif sera les qualifications de la Coupe du monde 2022». Il fallait procéder par étape On remarque que Madjer parle par étape et cela supposait qu'il allait procéder de la même manière pour changer petit à petit son groupe, sauf, que sur le terrain et depuis qu'il a été nommé à la barre technique des Verts, il s'obstine à faire ce qui n'est pas professionnel: changer l'équipe d'une manière «brutale». On ne devrait écarter un «cadre» que lorsqu'on est sûr d'avoir sa «couverture» pour ne pas dire son «successeur». Et c'est justement ce que fait le coach national. Lors du dernier match amical où la sélection des joueurs locaux a été battue par l'Arabie saoudite avec ses professionnels, le coach national, a annoncé que c'est fini, dès les prochains matchs ce serait le grand travail qui débutera pour préparer les éliminatoires de la CAN 2019 dont la poursuite des matchs se ferait dès septembre prochain par un déplacement en Gambie. Ce qui veut dire que Madjer a passé tous ces autres mois, non pas à travailler avec l'équipe, mais à faire une très grande revue de l'effectif, joueurs locaux compris pour ne pas dire prioritaires! Est-ce ainsi qu'on prépare une courte échéance? Car si on comprend bien la démarche du sélectionneur, c'est à partir de ces deux matchs contre le Cap-Vert et le Portugal qu'il commence à mettre en place ses stratégies avec un groupe complètement remanié!!! Et c'est la raison pour laquelle, il faut reconnaître que ses missions contre le Cap-Vert et le Portugal sont très difficiles surtout qu'il s'est mis sur le dos des journalistes, des fans des Verts, voire même des joueurs aussi bien expatriés que locaux...