Le coach national semble confiant et ambitieux Ayant décidé de rester dans l'ombre, ces dernières semaines, face à l'inactivité de l'équipe nationale en cette période, le sélectionneur des Verts, Rabah Madjer, a tout de même choisi de se confier au site sportif Goal.com pour aborder les différents angles qui concernent sa nouvelle mission, mais aussi sa vision pour faire avancer la sélection algérienne. Interrogé sur les conditions actuelles qui entourent l'EN, Madjer dira: «Je pense que nous sommes sur la bonne voie et actuellement nous sommes en train de travailler avec sérénité. La Fédération nous fait confiance et il y a un bon groupe et un bon staff. Je pense que notre équipe nationale redémarre sur des bases très solides et les résultats sont là pour en témoigner. Aussi, j'ai confiance en mes capacités et en mes connaissances du football. La preuve, ce sont ces trois succès en trois matchs, alors que notre équipe nationale était dans le coma. Nous avons su comment réanimer cette équipe avec des joueurs qui sont en Algérie ou ceux qui sont de l'autre côté. Moi, je suis quelqu'un qui protège ses joueurs. Et je pense que les joueurs nous le rendront sur le terrain. Je pense que le moral et la confiance sont revenus. Je pense qu'actuellement nous avons une famille.» «Le moral et la confiance sont revenus chez les Verts» Madjer est revenu tout de même sur certains sujets qui fâchent, notamment sa relation avec la presse en précisant: «Au début, les joueurs avaient un petit peu peur de moi, parce que la presse a beaucoup parlé, comme quoi Madjer n'aimait pas les binationaux, il préfère les joueurs locaux. On leur a menti! Moi j'ai beaucoup de respect pour les joueurs qui évoluent en Europe et qui à chaque fois, se sont montrés disponibles pour l'Algérie. Et il y a ici, des joueurs qui ont été marginalisés pendant des années et auxquels j'ai tendu la perche pour qu'ils viennent en équipe nationale. Les journalistes ont tout fait pour déstabiliser le groupe. Ils ont échoué, car nous travaillons dans la sérénité avec tout le monde.» Quant à sa méthode de travail et sa philosophie de jeu, l'ancienne star de Porto révélera: «Avoir une équipe qui joue bien au football ne m'intéresse pas si elle n'a pas de métier. Quand on est sur le terrain, on doit savoir ce que l'on doit faire. Je suis quelqu'un qui travaille beaucoup sur le plan tactique. Je travaille aussi beaucoup les placements, que ça soit en défense ou en attaque. Celui qui peut donner un plus à la sélection est le bienvenu. Et tous les joueurs reviennent de bon coeur.» «L'objectif est d'aller loin à la CAN 2019» Pour ce qui est de son objectif, Madjer ira droit au but: «Moi, j'ai un objectif. Celui tracé par la Fédération, à savoir, la qualification pour la CAN 2019 et aller très loin dans cette phase finale. Notre début est déjà très bon. Tous les mois, on fait au moins un stage de trois jours, surtout avec les joueurs qui évoluent en Algérie. Il y a aussi les autres, mais avec les dates FIFA on a un peu les mains liées. Moi, je suis un gagneur. Je pense que d'ici la phase finale de la CAN, on aura une équipe compétitive. On s'y rendra pour gagner et aller très loin. Cette équipe a les moyens d'aller très loin. Si cette sélection ne remporte pas une phase de finale de la CAN, avec laquelle va-t-on pouvoir y arriver? Il faut en profiter au maximum parce que nous avons de bons joueurs.» Madjer tracera le profil des joueurs qui devront composer l'EN: «Qu'ils soient binationaux, ou qu'ils évoluent en Algérie. Il n'y aura plus jamais de marginalisation. Je veux rassembler les meilleurs. C'est avec les meilleurs qu'on peut bâtir une grande équipe nationale. Et la porte restera toujours ouverte pour tout le monde. Mais pour atteindre nos objectifs, il faut toujours aligner les meilleurs. Il faut donc chercher les profils adéquats pour ce continent. Et nous travaillons avec notre staff en ce sens. Quand nous ramenons un joueur, c'est un joueur qui rentre dans les besoins de la sélection. Et qui peut nous apporter un plus. Moi, je sélectionne ceux qui sont bons. Par exemple le cas de Slimani, même s'il n'a pas beaucoup de temps de jeu dans son club, moi je le choisis. Il lui manque quelques heures de matchs dans les jambes? Je m'en fous! Et c'est pareil pour les autres. Quand je choisis un joueur, j'assume mes responsabilités.» «La porte est ouverte à Aouar et les autres, mais selon les profils» Interrogé à propos du joueur Lyonnais Houssem Aouar, le coach de l'EN avouera: «C'est vrai que c'est un très bon joueur. Je ne sais pas pour quelle sélection il a opté. Mais s'il souhaite jouer pour notre équipe nationale, la porte lui sera ouverte. Par ailleurs, nous avons une liste élargie de 35 joueurs qui évoluent à l'étranger. Il faut savoir qu'on a déjà chez nous des joueurs qui ont l'expérience de l'Afrique. On ne peut pas changer du jour au lendemain. Avec des joueurs qui n'ont aucun vécu ni aucune connaissance de ces matchs-là, ça va être un peu difficile. Par contre, il y en a d'autres qui ont joué beaucoup de matchs en Afrique comme Soudani, Slimani, Bentaleb, Mahrez pour ne citer que ceux-là. Mais des Ounas, des Machach ou des Aouar, ils ne connaissent rien à l'Afrique. Là, nous avons un objectif à moyen terme. Il vaut mieux donc compter sur les joueurs qui sont aguerris à ces joutes. Mais, cela ne veut pas dire qu'on ferme la porte à ces joueurs. Loin de là. On verra dans quelques mois.» «Je conseille à Mahrez de reprendre l'entraînement et de travailler dur» Quant à la polémique qui entoure la situation de Riyad Mahrez, Madjer donnera ses conseils à son lutin «C'est vrai que Mahrez mérite actuellement mieux que Leicester. Mais il ne faut pas oublier non plus que c'est Leicester qui l'a mis sur les bons rails. Je pense qu'une conversation sérieuse avec ses dirigeants s'impose. Moi, je lui conseille de reprendre l'entraînement et de travailler dur, même si le transfert a échoué. Et il ne faut pas oublier qu'il y a les matchs de l'EN qui arrivent bientôt. Qu'il nous revienne en très grande forme. J'espère que plus tard, les portes lui seront ouvertes pour un plus grand club.» Interpellé pour évoquer le cas des joueurs écartés tel que Feghouli, l'ancien capitaine de l'EN dira: «Je ne vais pas entrer dans les détails. Je ne parle pas de cas particuliers, car il n'y a pas que Feghouli qui a été écarté. Il y aussi les Ghezzal, Belfodil, Ounas et j'en oublie d'autres. C'est un choix qui a été fait et on verra ceux qui méritent d'être appelés la prochaine fois. Je l'ai dit, je cherche toujours des joueurs avec un profil type pour notre sélection. Maintenant, je ne vais pas chambouler tout le groupe. Et comme il y a des joueurs qui méritent d'être appelés parmi ceux qui jouent à l'étranger, il y en a aussi quelques-uns en Algérie.» Enfin, quant au fait que l'EN ne jouera pas un 3e Mondial de suite, Madjer confiera que: «Ça fait mal au coeur oui, ça c'est sûr. Il y a eu beaucoup d'erreurs et on les a payées cash. Il y a eu beaucoup de limogeages d'entraîneurs et cette instabilité nous a coûté cher. C'est malheureux, mais c'est comme ça.».