Le soutien du président de la FAF, Kheireddine Zetchi, à Rabah Madjer et son souhait de voir «une équipe se dessiner en juin» sont autant de mises en garde adressées à Madjer et à son staff technique. Entre les ambitions de la FAF et les intentions de Madjer, on est donc tenté de dire qu'il y a un grand fossé. Le renouvellement à chaque fois de confiance et de soutien de Zetchi à Madjer signifie que ce dernier est en sursis. Ce n'est pas la première fois que le président de la FAF apporte son soutien au sélectionneur de l'équipe nationale, faut-il le rappeler. Cela laisse supposer aussi que les résultats de l'équipe nationale ne sont pas à la hauteur des attentes et que ces sursis finiront par une rupture de la relation de travail entre les deux parties, la FAF et le sélectionneur national. En attendant, Zetchi a signifié à Madjer qu'il est mécontent des résultats et des prestations de l'équipe nationale, notamment la défaite en amical contre l'Arabie Saoudite (2-0). Quand Zetchi dit qu'il espérait que l'équipe se dessinera en juin, il considère que Madjer est toujours à la recherche de son équipe-type. Pour l'équipe nationale A', appelée à jouer les premiers rôles lors du CHAN-2022 au cas où l'Algérie organise cette édition, or, il se trouve que Madjer passe à côté dans la mesure où il fait appel à des joueurs trentenaires et en fin de carrière. En ce sens, Madjer ne semble pas concerné par le CHAN 2022 qui fait partie des objectifs de la FAF, mais il est plutôt intéressé par une hypothétique CAN de 2019 au Cameroun. En ce sens, la «stratégie» ou les ambitions personnelles de Madjer ne semblent pas plaire au président de la FAF, lequel aspire à construire une équipe d'avenir. Pour ce qui est de l'équipe nationale A, Madjer donne l'air d'être aux abois. Il parle de surprises en annonçant le retour de Feghouli et M'Bolhi notamment. Le retour des joueurs qu'il avait bannis signifierait en fait que le sélectionneur national tente de sauver sa tête par tous les moyens en faisant appel à des joueurs qu'il avait lui-même écartés. Il cède pour ainsi dire à la pression de la presse et du public qui souhaitent le retour de ces deux joueurs. La contradiction dans les idées et les décisions de Madjer n'est pas de bon augure pour l'équipe nationale, laquelle doit avoir une vision lointaine avec des objectifs à long terme. Il faut relever que depuis la désignation de Madjer en octobre dernier, il n'y a pas eu de nouveaux joueurs sélectionnés ou ayant émergé. Madjer utilise le même effectif que lui ont légué ses prédécesseurs. Madjer et ses adjoints ne se déplacent plus aux stades pour superviser des joueurs, sachant que la présence du sélectionneur national dans un stade motive davantage les joueurs. Mais Madjer et ses adjoints ont préféré suivre les matches du championnat sur le petit écran sans prendre la peine de se déplacer. C'est dire toutes les intentions de l'actuel staff technique, intéressé par le résultat immédiat y compris lors des matches amicaux. Madjer et ses adjoints ne comptent pas s'inscrire dans une stratégie de bâtir une équipe pouvant durer dans le temps, mais ils gèrent la courte période de leur contrat qui expire en juin 2019. Cela explique les déclarations du président de la FAF qui prend son mal en patience quand il dit espérer voir une équipe au sens propre du terme en juin. L'équipe nationale affrontera en amical le Cap-Vert à Alger le 1er juin et le Portugal à Lisbonne le 7 du même mois.