Les produits alimentaires importés ont coûté 3,155 milliards de dollars entre janvier et avril 2018 contre 3,007 milliards de dollars pour la même période en 2017. L'Algérie dépense toujours autant, sinon plus, pour répondre aux besoins alimentaires de sa population. «La facture d'importation du groupe des produits alimentaires a ainsi atteint 3,155 milliards de dollars entre janvier et fin avril 2018 contre 3,007 milliards de dollars durant la même période de 2017», indique un rapport du Centre national de l'information et des statistiques des douanes (Cnis), publié hier, soit une hausse de près de 5%, ce qui représente 148 millions de dollars. Parmi les produits qui ont contribué à corser l'addition, on retrouve les céréales, mais surtout le lait, une filière qui ne cesse de donner du fil à retordre aux pouvoirs publics. Le lait est encore une fois tombé comme un cheveu sur la soupe. Au moment où il est question de réduire de manière drastique la facture des importations qui, vraisemblablement aura du mal à descendre nettement sous la barre des 40 milliards de dollars en 2018. Malgré les milliards qu'elle a engloutis dans l'espoir de la voir se développer pour au moins réduire la dépendance du pays en ce qui concerne sa consommation en lait, la filière du lait ne semble pas avoir donné ses fruits. Elle figure même en bonne place des produits responsables de la hausse de la facture des produits alimentaires importés. Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Les laits et produits laitiers, payés en devises sonnantes et trébuchantes ont coûté 557,2 millions de dollars pour les quatre premiers mois de l'année en cours contre 552,33 millions de dollars pour la même période de l'an dernier, soit une hausse de 0,88%. La facture d'importations des céréales, semoules et farine a quant à elle connu une hausse de 16%. Elle s'est élevée à 1,17 milliard de dollars entre janvier et fin avril 2018 contre 1,01 milliard de dollars durant la même période de 2017. La bonne nouvelle est venue des sucres et des sucreries dont la facture a baissé de plus de 17%. Les voix qui se sont élevées pour réduire leur taux dans les limonades en particulier auraient-elles été entendues? Les experts du Centre national de l'information et des statistiques des douanes ne nous ont pas éclairé sur cette question. Pour les sucres et sucreries, leur facture d'importation est passée à 299,58 millions de dollars contre 361,15 millions de dollars, se sont-ils limités à nous dire. L'autre bonne note a concerné les légumes secs qui ont réussi à inverser la tendance haussière de leur coût. Leurs importations ont baissé de 9,83%. «Elles se sont chiffrées à 121,62 millions de dollars contre 134,88 millions de dollars», fait remarquer le document du Cnis, répercuté par une dépêche de l'APS, datée d'hier. Parmi les bonnes surprises il y a aussi le café et le thé, des produits fortement consommés. Leur achat a atteint 123,57 millions de dollars durant les quatre premiers mois de 2018 contre 129,11 millions de dollars durant la même période de l'année 2017, soit une baisse de plus de 4%. Les importations des viandes ont suivi elles aussi cette tendance baissière. «Elles ont dégringolé à 60,7 millions de dollars alors qu'elles étaient à 96,8 millions de dollars sur les quatre premiers mois de 2017, en recul de 37,3%» indique la même source, ce qui n'a pas réussi à éviter une hausse significative de la facture globale du groupe des produits alimentaires et des huiles destinées à l'industrie alimentaire qui s'est élevée de 4,53%. Elle est passée à 3,46 milliards de dollars entre janvier et fin avril 2018 contre 3,31 milliards entre janvier et fin avril 2017. Si l'Algérie débourse toujours plus pour répondre aux besoins alimentaires de sa population, il en est de même pour assurer ceux de sa santé. La facture d'importation des médicaments a carrément flambé. Elle a connu un bond de 47,56%. De 480,87 millions de dollars pour les quatre premiers mois de 2017 elle est passée à 709,55 millions de dollars entre janvier et fin avril 2018. La saignée se poursuit malgré toutes les mesures prises par le gouvernement pour la stopper.