Six jeunes (Paris, Alger et Béjaïa) sont actuellement à Alger en stage pour apprendre à rédiger convenablement un scénario... Le réseau européen Nisi Masa et l'association Chrysalide organisent la troisième session d'ateliers d'écriture de scénarios. Ces ateliers sont la continuité des travaux entrepris le mois de juin dernier lors des rencontres cinématographiques à Béjaïa initiées par les associations Projec'heurts (Algérie) et Kaïna Cinéma (France). Ces ateliers destinés à de jeunes Algériens âgés de 18 à 30 ans sont intitulés Jeunes fictions algériennes. Ils sont encadrés par de jeunes professionnels du cinéma européen, membres de Nisi Masa. Le fruit de ces ateliers qui se tiennent chaque jour à Alger sera présenté jeudi prochain à 19 h à la salle Ibn Zeydoun sous forme de lectures publiques des scénarios que les stagiaires auront travaillés avec leurs tuteurs respectifs. Ces derniers sont Barnabas Toth, comédien au théâtre et acteur dans des longs métrages hongrois. Il a par ailleurs obtenu le prix du concours Nisi Masa pour son court métrage On a train, primé à Cottbus et sélectionné dans de nombreux festivals dont Angers. Son dernier film, Un partout est sélectionné à Rotterdam et Clermont-Ferrand. L'autre tuteur Cagla Zencirci est turque. Basée à Paris, cette réalisatrice turque est l'auteur de documentaires expérimentaux, tels Une route de la soie, sélectionné à Créteil, Ankara, Gonfreville l'Orcher et de courts métrages de fiction, tel Et si vous rencontriez votre ancêtre à Paris en 2004?. Elle vient de réaliser Retrouver Bam, un retour dans la ville iranienne marquée par un tremblement de terre, un an après la catastrophe. Le troisième tuteur, hélas absent, faute de visa, est Carlos Esbert, un Espagnol ayant réalisé plusieurs documentaires. Il est à préciser que ces derniers ont tout au long de l'été poursuivi leur travail de collaboration avec les stagiaires via le net. C'est pourquoi une excitation se faisait sentir chez nos jeunes qui ont hâte de passer cette étape avec brio. Cela est dû à une réelle motivation de leur part, laquelle a été ressentie et encouragée par nos organisateurs d'ici et là. En effet, avec la complicité de Mathieu Darras, délégué général de Nisi Masa à Paris et de jeunes cinéastes professionnels européens, le réseau européen de jeune cinéma souhaite faire naître des actions de coopération culturelle dans le domaine du cinéma et de la jeunesse en dehors de l'Europe. «Notre objectif, souligne Mathieu Darras lors de la présentation du projet du réseau dimanche dernier à la salle Frantz Fanon de Riad El Feth, est de travailler sur l'écriture, amener ces jeunes à apprendre à écrire des scénarios. Après, si suite il y a, on pourra prolonger la piste». Autrement, venir à réaliser enfin des courts métrages, le souhait le plus cher des stagiaires dont le bougiote, Mohamed qui soutient: «J'ai toujours voulu faire du cinéma. J'ai eu la chance de le faire à Béjaïa grâce à la Maison de la culture avec l'association Project'heurts. On regardait des films mais c'était insuffisant. Je veux que cela évolue. Je ne cache pas ma frustration de vouloir faire quelque chose ici qui n'existe pas. C'est bien d'avoir la volonté mais ce qui est important, c'est de mettre des choses et ce, grâce aux formations». Abordant dans le même sens, Mathieu Darras dira que l'idée de travailler avec l'Algérie en l'occurrence, est d' «initier une dynamique pour nouer des relations pour le futur...». Notons que les scénarios en question après correction de la version originelle sont d'une durée de 15 minutes. Sans dévoiler leur contenu, leurs sujets sont captivants, parfois drôles et émouvants... Enfin, parallèlement à ces ateliers d'écriture de scénarios, des projections publiques de courts métrages (fiction et documentaire), sont programmées ce soir et demain à 18h. Les cinéphiles sont cordialement invités.